es Etats-Unis sont "profondément préoccupés" par des informations selon lesquelles des mercenaires sud-africains entraînent des supplétifs de la junte au pouvoir en Guinée, a déclaré jeudi un responsable américain.

 "Les Etats-Unis ont obtenu des informations selon lesquelles 40 à 50 instructeurs militaires sud-africains entraînent des miliciens en Guinée, dont certains ont moins de 18 ans", a déclaré ce diplomate à l'AFP sous condition d'anonymat.

Des témoins en Guinée avaient indiqué lundi à l'AFP que des instructeurs militaires sud-africains mais aussi israéliens, embauchés par la junte, entraînaient des recrues dans un camp de Forecariah, à 100 km au sud de la capitale, Conakry.

"Nous sommes profondément préoccupés", a déclaré le responsable américain, qui a confirmé avoir connaissance du camp de Forecariah mais n'a pas fait mention d'instructeurs israéliens.

"Nous considérons ces activités comme un affront direct aux aspirations démocratiques du peuple guinéen et comme étant contraires aux efforts de la communauté internationale pour parvenir à une résolution pacifique de la crise actuelle, ainsi que comme une action calculée par la junte pour se maintenir au pouvoir en s'appuyant sur les forces armées et la division ethnique", a-t-il dit.

Le gouvernement américain a fait part de ses préoccupations aux autorités sud-africaines qui "ont promis d'enquêter sur ces informations. Nous nous en réjouissons", a-t-il dit.

Le ministère sud-africain des Affaires étrangères a indiqué mardi à Pretoria qu'il enquêtait sur les allégations concernant la présence de mercenaires sud-africains auprès de la junte guinéenne.

Selon des témoins, les nouveaux soldats recrutés par la junte, qui a pris le pouvoir le 23 décembre de l'an dernier en Guinée, sont entraînés dans un ancien camp de réfugiés sierra-léonais à l'extérieur de Forecariah. Ces témoins affirment que quelque 40 instructeurs militaires entraînent des soldats "recrutés sur des bases ethniques", c'est-à-dire appartenant à l'ethnie du chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara.

Des observateurs accusent la junte, sous pression de la communauté internationale depuis le massacre de plus de 150 partisans de l'opposition lors d'une manifestation en septembre, de recruter des jeunes hommes originaires de la région d'origine de Camara, proche de la frontière avec le Liberia et la Sierra Leone.

Source : le monde.fr