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Violences politiques -GUINEE-

14 janvier 2010 4 14 /01 /janvier /2010 19:26

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Le capitaine Moussa Dadis Camara, victime le 3 décembre d'une tentative d'assassinat, veut toujours rentrer en Guinée, dit-on de source autorisée au Burkina Faso où le chef de la junte militaire poursuit sa convalescence après son hospitalisation au Maroc.

Selon cette source, qui s'exprimait jeudi sous le sceau de l'anonymat, l'officier s'est senti "piégé" lorsque son avion le ramenant de Rabat a fait escale mardi à Ouagadougou.

Son retour dans la sous-région fait redouter de nouveaux troubles en Guinée où son adjoint, le général Sékouba Konaté, vient de lancer un processus de réconciliation associant l'opposition et la société civile.

"Dadis Camara croyait qu'il allait débarquer de l'avion à Conakry et il a été stupéfait d'apprendre qu'il devrait rester à Ouagadougou", a déclaré ce responsable burkinabé.

Cette source a ajouté que le président de la junte voulait toujours revenir dans son pays, tout en minimisant les chances d'un retour prochain.

La tentative d'assassinat perpétrée par le propre aide de camp, aujourd'hui en fuite, du président putschiste couronnait des mois de tension dans cette ancienne colonie française d'Afrique de l'Ouest qui est le premier pays exportateur de bauxite au monde.

Paris a prévenu qu'un retour à Conakry du capitaine Camara risquait de déclencher des troubles en Guinée, notamment après sa mise en cause par une enquête de l'Onu sur la tuerie du 28 septembre au cours de laquelle plus de 150 civils ont été tués par des "bérets rouges" de la garde présidentielle.


MESSAGE SUBLIMINAL

D'après des sources diplomatiques, les autorités marocaines souhaitaient vivement le départ du chef de la junte guinéenne, admis pendant un mois et demi à l'hôpital militaire de Rabat.

Le général Sékouba Konaté a fait mercredi un aller-retour à Ouagadougou où il s'est entretenu pendant trois heures dans la nuit avec son supérieur. La rencontre n'a fait l'objet d'aucune déclaration publique.

Les autorités burkinabé ont déroulé le tapis rouge pour le ministre guinéen de la Défense à son arrivée alors que la veille au soir, le capitaine Camara avait été accueilli par un petit groupe de fonctionnaires subalternes et vite transféré dans une villa de la périphérie de la capitale.

"Le message subliminal était tout à fait clair", a estimé un diplomate à propos du traitement préférentiel accordé au second.

Toutefois, un allié de Camara, Idrissa Chérif, porte-parole de la présidence, qui a fait le voyage de Ouagadougou, a mis en garde contre les conséquences de l'absence du chef de la junte.

"Je ne vois pas comment nous pourrions rentrer à Conakry sans Dadis (Camara) ou expliquer son absence à ses innombrables partisans", a-t-il dit. "Cela risquerait de provoquer une guerre civile".

"Les durs du régime cherchent à récupérer (Camara). (Le Burkina Faso) n'a aucune raison de le retenir", a ajouté une source en contact direct avec la junte. "La question de l'allégeance de l'armée est si importante. Est-elle derrière Konaté ou Dadis ?".

D'après cette même source, le ministre de la Défense a prévenu la semaine dernière ses compagnons d'armes qu'ils ressentiraient les effets d'un retour de Camara en Guinée, évoquant à ce propos les inquiétudes des bailleurs de fonds étrangers et le risque de voir leur solde amputée.

Avec David Lewis à Dakar, version française Jean-Loup Fiévet
Reuters

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