Vidéo :
Nous venons encore d’assister à une nouvelle descente de l’armée des casernes dans l’espace de la CEDEAO, mais ça ne surprend guère personne, et surtout pas la cedeao,et sa commission, avec à sa tête le docteur Ibn Chambas, qui malheureusement pour la sous-région doit partir pour le poste de secrétaire général du Groupe des pays ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique.
C’est regrettable, puisqu’on commençait à croire que ce type de comportements était derrière nous. Et encore une fois, les crises se multiplient dans la sous-région, la Guinée, la Côte d’Ivoire avec des tensions générées par la dissolution du gouvernement, la commission électorale…, et le Niger depuis aout 2009, date à laquelle le président Tandja, dans son scandaleux referendum fait adopter frauduleusement une constitution lui permettant de prolonger son mandat de trois ans, alors qu’il devait quitter le pouvoir en décembre 2009, après deux mandats conformément à la constitution qu’il a décidé de violer.
« CONSTITUTION DE LA VIème REPUBLIQUE DU NIGER
TITRE XVII : DES DISPOSITIONS TRANSITOIRES ET FINALES
Art. 153 – La présente Constitution sera adoptée par référendum. Elle entrera en vigueur dès sa promulgation par le Président de la République dans les huit (8) jours suivant la proclamation des résultats du référendum par la Cour constitutionnelle.
Art. 154 – Le Président de la République en exercice reste en fonction jusqu’à l’élection présidentielle qui aura lieu en décembre 2012.
Il exerce la plénitude des pouvoirs dévolus au Président de la République, par la présente Constitution.
Art. 155 – Les élections législatives se dérouleront au plus tard en octobre 2009.
En attendant la mise en place du Sénat, l’Assemblée nationale exercera les attributions dévolues au Parlement en matière législative, prévues aux articles 51, 83 à 88, 92 à 98 de la présente Constitution.
En attendant l’installation de l’Assemblée nationale, le Président de la République est habilité à exercer le pouvoir législatif, par ordonnances ».
Avec beaucoup de courage, contrairement au passé, la CEDEAO avait condamné le changement de Constitution et la tenue du Référendum.
Un affront du président Tandja contre la démocratie, un précédent dangereux pour la sous-région, avec des officines de démagogues comme en Guinée pour défendre la violation de la constitution, en donnant l’impression que le Niger brulerait si Tandja partait, pour justifier les actions qui ont mené à ce coup d’état, « prolonger le mandat de trois ans », avant évidemment de le couronner en 2012, et pourquoi pas empereur Tandja, comme Bokassa en décembre 1977.
Maintenant après la condamnation de l’union africaine, celle de Jean Ping, le président de la commission « de toute prise du pouvoir par la force au Niger » en demandant « un retour rapide à l’ordre constitutionnel», l’institution continentale doit apporter son assistance à la junte nigérienne, pour éviter qu’elle se mue et que son chef prenne le chemin qu’avaient emprunté le général Guéi ( Côte d’Ivoire) et le capitaine Dadis (Guinée).
Elle doit présentement s’atteler à l’application de la décision du sommet d’Addis Abeba du 05 février 2010 :
- "DIVISION OF COMMUNICATION AND INFORMATION
COMMUNIQUE DE PRESSE N0. / 14ème SOMMET DE l’UA
DECISIONS DU 14 EME SOMMET DE L’UA
Addis Abeba, le 5 février 2010 - Les Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine, réunis à l’occasion de la quatorzième session ordinaire de leur Conférence, du 31 janvier au 2 février 2010, à Addis-Abeba, Ethiopie, ont adopté les Décisions suivantes :
Sur l’état de la paix et de la sécurité en Afrique, la Conférence, s’est félicité des efforts déployés par l’Union africaine et les Communautés économiques régionales (CER), avec l’appui de la communauté internationale, pour la mise en place opérationnelle de l’Architecture continentale de paix et de sécurité, ainsi que pour la prévention et le règlement des conflits et la consolidation de la paix.
Concernant la prévention des changements anticonstitutionnels de gouvernement et le renforcement des capacités de l’Union africaine a gérer de telles situations, la Conférence, a réitéré le rejet total par l’Union africaine des changements anticonstitutionnels de Gouvernement et sa détermination à mettre un terme définitif à ce fléau, qui sape les avancées enregistrées dans les processus de démocratisation en cours sur le continent et constitue une menace à la paix et à la sécurité en Afrique. La Conférence a décidé qu’en cas de changements institutionnels de gouvernement, les mesures suivantes soient prises en sus de la suspension du pays concerné : la non participation des auteurs du changement anticonstitutionnel aux élections organisées pour restaurer l’ordre constitutionnel ; l’application des sanctions à l’encontre de tout Etat membre dont il est prouvé qu’il a été à la base ou soutenu un changement anticonstitutionnel dans un autre Etat et l’application par la Conférence, d’autres sanctions, notamment les sanctions économiques. Elle a également décidé que les Etats membres doivent, dès la survenance d’un changement anticonstitutionnel de gouvernement, refuser toute accréditation aux autorités de fait dans les instances internationales non africaines, y compris au niveau des Nations unies et de son Assemblée générale, afin de renforcer la mesure de suspension automatique par l’UA des pays où des changements anticonstitutionnels sont intervenus. La Conférence a convenu de redynamiser le dispositif de prévention structurelle des changements anticonstitutionnels de Gouvernement. Elle a, à ce propos, souligné avec force l’importance que revêtent la signature et la ratification par les Etats membres qui ne l’ont pas encore fait de la Charte de l’UA de la démocratie, les élections et la bonne gouvernance, ainsi que du bon voisinage et de la non subversion ».
L'UA doit particulièrement mettre en garde la junte nigérienne de tout règlement de compte, voire d'insister sur la sécurité de toutes les personnes arreteés.
A suivre...