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Violences politiques -GUINEE-

25 novembre 2009 3 25 /11 /novembre /2009 08:51

 
Quelques réactions des forces vives sur les négociations :



Jean-Marie Doré, porte-parole des forces vives:
« La Guinée est une et indivisible. Mais cela n’empêche pas que de temps en temps qu’il y ait des problèmes entre ses éléments de la même famille, de la même entité. Donc quand le problème se pose, on se rapproche les uns aux autres pour trouver une solution nationale à nos préoccupations. C’est ce qui nous amené ici. Dans un débat, on ne dit pas toujours oui ou non. Il y a des moments ou des arguments se rencontrent. Il y a d’autres moments où les arguments s’éloignent les uns des autres. Ne prenez pas cela pour la fin de l’étape. C’est une contribution à l’approfondissement des arguments développés par les uns et par les autres. Je suis convaincu qu’on arrive à s’entendre sur l’égide de l’excellent président du Faso. Tous les jours que Dieu fait, toutes mes pensées vont vers les Guinéens. Qu’ils soient de l’intérieur ou de l’extérieur. Nous sommes dans ce beau pays du Faso qui est un exemple dans la sous région par la propreté, l’organisation, la rigueur de son administration. Je félicite les ressortissants du Faso et je souhaite que la Guinée aussi puisse un jour marquer des points. Pour qu’elle soit citée en exemple de la rigueur, de la bonne gouvernance où la presse fait son travail et écrit dans un langage intelligible ».

Colonel Moussa Keita, Chef de la délégation de la junte (CNDD)

« Depuis le début des pourparlers, le CNDD et le gouvernement n’ont eu pour ambition que d’aider le peuple de Guinée. En faisant en sorte que la nation puisse se sortir de l’ornière. Nous, nous avions mis au devant de tout, l’intérêt national. Donc nous estimons que le négociateur est de bonne foi. Puisque, malgré la distance qui sépare le Burkina de la Guinée, le président Blaise a accepté la médiation. Et ce, malgré la difficile conjoncture économique que traversent nos Etats en ce moment. C’est un sens panafricaniste qui le guide. Certes, de notre côté, nous œuvrerons d’une toute autre manière en tout cas, en ce qui concerne les pourparlers, pour que ces dialogues puissent aboutir à des résultats probants. Nous avons reçu le document de synthèse du président Compaoré. Nous avons-nous aussi des réserves vis-à-vis du document. Mais ce qui ne voudrait pas dire que nous rejetons en bloc la proposition du médiateur. Cela ne voudrait non plus signifier que nous récusons le facilitateur. Puisqu’il est de bonne foi. Il n’a pas d’intérêt particulier à défendre en Guinée. Il veut plutôt assister les guinéens à traverser cette étape difficile de leur histoire. Il mérite encouragement et remerciement. Rien qu’à cause de cela nous devons accepter de dialoguer. Car on peut prétendre être patriote et doubler de démocrate et refuser la culture du dialogue, le sens de l’écoute de l’autre. Le premier signe d’une démocratie, c’est le dialogue, l’ouverture, l’acceptation de la différence. Si nous, nous avons accepté de dialoguer, de nous asseoir à la table des négociations en tant que pouvoir central actuellement en place avec les gens qui se disent Forces Vives et qui n’ont aucune représentativité légitime et légale exercée au nom du peuple. Parce que quelque part, nous nous sommes dit que nous voulons contribuer positivement à l’histoire et à son épanouissement. Donc l’esprit d’exclusion n’est vraiment pas notre slogan. Nous sommes ouverts au dialogue avec tous les guinéens. Qu’ils soient de l’intérieur ou de l’extérieur mais qui sont réellement animés par la volonté d’apporter positivement quelque chose si petite qu’elle soit à l’édification de la Guinée. Mais une fois de plus, ces soit- disant Forces Vives viennent de témoigner à la face de l’opinion nationale et internationale que tout ce qui les préoccupe, c’est leur intérêt égoïste au détriment de celui du peuple. Parce qu’ils sont venus avec l’intention qu’il doit se passer à Ouaga le partage du pouvoir comme un gâteau où chacun allait s’approprier une partie. Ils n’œuvrent pas dans le sens du bien-être de leurs compatriotes en dépit des souffrances qu’ils ont connues depuis l’indépendance. Et ils ne pensent même aux nombreux jeunes qui ont récemment trouvé la mort. Cela veut dire que les jeunes qui sont morts, sont morts pour rien. Et pourtant si ces jeunes innocents sont morts, ils sont morts à cause d’eux, rien que pour assouvir leur soif du pouvoir. C’est regrettable. Donc nous encourageons et félicitons le président Blaise à œuvrer davantage pour la réussite de la mission difficile qu’il vient de commencer. Parce que sur le chemin du bonheur, il y a toujours des embûches. Si ce n’est pas que nous sommes animés par la volonté et le souci du bien être du peuple, pensez vous que nous n’avons pas de griefs sur le même document que le facilitateur nous a remis. Par exemple c’est la question du choix d’un premier ministre qui sera proposé par seulement les Force Vives. Chose que nous, nous contestons. Les Forces vives ne sont pas mandatées par le peuple de Guinée tout entier. En Guinée, actuellement on compte au moins 96 partis politiques. Nous ne sommes certes pas opposés au choix d’un Premier ministre qui émanera des partis politiques. Cependant, nous souhaiterions que le choix du futur nouveau premier ministre associe l’ensemble des 96 formations politiques agréées que comporte le paysage politique Guinéen, les syndicats, la société civile et les représentants des organisations de la jeunesse et des femmes. C’est ce qui est notre souhait. Il faudrait que le nouveau Premier ministre soit l’émanation de la volonté de toute la classe politique au lieu de celle exclusive des soi-disant Forces Vives.

Une fois encore comme le président Dadis l’a toujours réitéré, nous tendons la main franche à l’ensemble de la classe politique guinéenne, aux personnes de bonne volonté, surtout à la jeunesse qui est le symbole et l’incarnation du présent et de l’avenir. Nous invitons tout le monde à revenir autour de la table des négociations en ne privilégiant que l’avenir de ce pays qui a été déjà longtemps martyrisé durant un demi-siècle. Il est donc temps qu’on se réveille maintenant de cette longue torpeur pour faire face aux grands défis de la mondialisation, aux besoins de développement de notre pays. Ces vieux politiciens ne nous mèneront en rien qu’à l’échec. Parce que la plupart ont été Premiers ministres ou occupé de hautes fonctions au sein de l’Administration publique. C’est pourquoi ils sont soient habités et constamment par la peur d’être rattrapés par les audits ou par l’âge. Soyez toutefois rassurés d’une chose, c’est que les audits vont continuer sans relâche. En tout cas, nous ferons de tout notre mieux pour que la Guinée puisse enfin sortir grandie de ces dures épreuves qu’elle est en train de traverser ».




François Loucény Fall, Président du FUDEC
« La position des Forces Vives est bien connue maintenant. Puisque nous avons publié un communiqué qui est largement diffusé. Nous avons tenu compte du fait que les préoccupations essentielles des populations guinéennes exprimées dans notre mémorandum n’ont pas été prises en compte. Nous avons également pris en compte que les résolutions des différentes institutions à savoir la CEDEAO, l’Union Africaine, le Groupe international de contact sur la Guinée, le Conseil de Sécurité qui avaient déjà pris préalablement des dispositions et fait des recommandations, tout cela n’a pas été pris en compte. Donc pour toutes ces raisons, nous avons purement et simplement rejeté des propositions qui ont été faites par le médiateur. Puisque nous avons dit que nous rejetons, il appartient maintenant au médiateur et à la CEDEAO de voir ce qu’ils doivent faire pour que les deux parties puissent maintenir le dialogue. Le dialogue n’est pas rompu. Mais nous tenons que les choses soient revues correctement et qu’on tienne compte des réalités du terrain. Je crois que la communauté internationale toute entière, sur l’engagement du capitaine Dadis lui-même, le CNDD a promu de ne pas présenter de candidature aux élections, ni le président, ni un membre du CNDD, ni le gouvernement ni le Premier ministre. Et si le médiateur propose qu’un membre du CNDD prenne la tête du CNT et devienne le chef d’Etat, cela est contraire aux recommandations et résolutions de ces institutions (CEDEAO, Conseil de sécurité de l’ONU, EU UA…), Première chose. Deuxième chose, vous savez que le CNT est un organe législatif et non exécutif, le chef de l’Etat donc ne peut pas être président du CNT. A notre avis, le CNT est un organe législatif ou consultatif, peu importe son appellation. Il faut séparer les fonctions de président et les fonctions législatives. Ensuite la composition du gouvernement, vous avez vu qui sera composé de 30 membres, 10 aux Forces Vives, 10 aux CNDD et 10 à autres forces que nous considérons comme étant des forces proches du CNDD. Ce qui fait que nous n’avons que le tiers. Et nous représentons une grande force pour toutes ces raisons, nous avons estimé que c’est comme si on donnait une prime aux événements du 28 septembre pour dire que qui s’est passé au 28 septembre, il faut leur donner une prime.
C’est ce qui a fait que nous avons purement et simplement rejeté les propositions et nous voulons que les propositions qu’on devrait faire tiennent compte de la réalité et puissent amener les paries à la collaboration. Nous sommes tous pour la paix en Guinée. Je tiens à le dire nous ne voulons pas enflammer ce pays. Il a déjà suffisamment souffert, pas seulement le 28 septembre, mais toute l’histoire de notre pays, nous avons connu beaucoup de problèmes. Ce que nous cherchons, c’est d’amener la paix, l’entente entre les guinéens, le développement qui ne peuvent passer que par la démocratie. C’est la raison pour laquelle nous maintenons notre position.
Personne dans notre délégation n’a été expulsé. Vous savez qu’une délégation de 12 membres a été désignée à Conakry. Ce sont les douze membres qui sont venus de Conakry et qui ont pris part à la réunion. Nous n’avons expulsé aucun membre des Forces Vives. C’est de la confusion. Les 12 membres sont bel et bien ici et ce sont eux qui ont participé à la réunion ».



Alexandre Cécé Loua, Ministre des affaires étrangères
« Actuellement nous sommes en pourparlers. Dans cet exercice politique, le seul gagnant, c’est le peuple de Guinée. Il faut dire Dieu merci. Parce que nous travaillons dans un contexte de l’unicité du territoire. Il n’y a pas de conflit armé, le territoire est resté unique avec une seule autorité à la tête. Le message que les Guinéens doivent comprendre, c’est qu’aujourd’hui aucun leader politique, même dans une coalition de partis politiques, ne peut prétendre parler au nom et pour le compte du peuple de Guinée. Ça c’est un vrai faux débat. Nous ne sommes pas dans un système de parti unique et chaque leader politique représente la voix de ses sympathisants, mais pas la voix de tout le peuple de Guinée. Donc, je pense qu’il faut redescendre sur terre et renégocier, aller sur la base des réalités pour que le peuple de Guinée sorte victorieux de cette situation qui n’honore pas notre pays. C’est entre les fils du pays. Donc nous sommes conscients que nous sommes dans une difficulté, il faut sortir de cette difficulté sans exclusion. Toutes les fois qu’on va tenter d’aller vers l’exclusion, c’est là que les positions vont se durcir. De cette situation comme celle là, nous avons besoin d’en sortir victorieux. Puis qu’enfin de compte, nous sommes tous guinéens. La situation est donc telle qu’il faille aller avec l’esprit de compromis. Je dis bien dans l’esprit du compromis constructif. C’est dans ce sens que la délégation du CNDD s’inscrit et s’emploiera à faire valoir cette philosophie durant tout le long des pourparlers ».



Sidya Touré, Président de l’UFR
« Nous avons reçu du médiateur un document qui a été diffusé par d’autres personnes que nous et partout. Nous avons examiné ce document, nous en avons tiré les conclusions comme quoi il n’était pas conforme au mémorandum que nous avons déposé au niveau des Forces vives et nous avons en conséquence décidé de rejeter ce document et de proposer que les nouvelles discussions s’engagent sur la base d’un document beaucoup plus consensuel qui partage les points de vue des uns et des autres. Voilà notre position au jour d’aujourd’hui. Le médiateur a fait des propositions qui devraient contenir les desideratas des Force Vives et les desideratas du CNDD. Je crois que c’est que le rapprochement de tout cela qui devait permettre d’aboutir à un document qui pourrait être considéré comme un document consensuel. Donc ce que nous avons rejeté. Ce sont les premières propositions, il faut que ce soit très clair, ce qui nous a été remis comme document, ce n’est pas un document final, c’est une première proposition du médiateur. Et c’est cette première proposition que nous avons rejetée. Nous sommes cependant bien prêts à poursuivre le dialogue sous l’égide du médiateur Compaoré. D’autant que ce n’est pas nous qui désignons le médiateur. Ce sont les chefs d’Etat de la CEDEAO. Nous avons dit comme nous sommes la deuxième partie de cette discussion, que devons y prendre autrement. Les 12 représentants des Forces Vives sont là, nous d’accord à 100% sur le rejet de la proposition. Le rejet strict du document n’a rien à voir avec la personne du médiateur ».

Propos recueillis par Amara Moro Camara
Source:L’Indépendant

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