«La démocratie est un luxe que les africains ne peuvent se payer » avait déclaré au début des années 90 Jacques Chirac pour venir en aide à son ami Houphouët Boigny qui commençait à être malmené par les opposants politique de son pays. Cette expression est encore malheureusement d’actualité, presque vingt ans après. A y regarder de plus prés on lui donnerait presque raison.
En effet, avec ce qui vient de se passer récemment en Guinée, voilà un exemple type qui illustre bien le sujet que nous abordons ici. Très tôt indépendant avec les atouts et les attributs que la nature lui ont doté ; malheureusement ce pays a eu la malchance de vivre presque 50 ans de dictature et de misère pour sa population qui n’en demandait pas tant et que ces faits sont en grande partie dus aux responsables de sa classe politique dirigeante depuis 1958.
Les choses tant du point de vu temporel, sociologique et politique ayant évolués ce qui était valable dans les 60, 70, 80, ne peut plus l’être actuellement, et ce heureusement d’ailleurs. De ce point de vu, les exigences ayant donc évoluées, la Guinée se trouve à un tournant capital de son destin, et la démocratie « s’impose » à lui tout naturellement.
Il y’a juste un an, l’incertitude planait sur l’avenir du pays et avec la suite des évènements que l’on a connu. En un temps court, il est vrai, l’espoir refait surface grâce à la mobilisation des guinéens soutenus par la communauté internationale pour nous aider à mettre en place le processus démocratique avec cette transition qui est certes douloureuse et difficile, mais nécessaire pour le pays. Cependant, en démocratie comme dans la vie de tous les jours, le choix s’impose à chaque instant. On ne peut jouer et gagner sur plusieurs tableaux. Si la démocratie est le système le moins pire de la gestion de la cité, il n’en demeure pas moins à coté des ses faveurs, il a aussi des contraintes qu’il faut impérativement prendre en considération.
L’une des règles première est le respect de l’adversaire politique qui n’est pas un ennemi, mais juste un adversaire, car tous concours et luttent par des voies politiques différentes avec pour seul objectif le bien-être du peuple. Aussi, il faut accepter les règles du jeu démocratique, c’est vrai que c’est un long processus et particulièrement chez nous, où les esprits sont si fragiles et émotives pour ce qui concerne la politique. La démocratie doit être cultivée, apprise pour que le peuple se l’approprie sans bruler les étapes afin de permettre son instauration dans les consciences et les actes politiques des guinéens. En ayant à l’esprit que les gagnants d’aujourd’hui seront les perdants de demain par le simple jeu de l’alternance au pouvoir, et vice-versa.
Aux partis politique de faire leur travail, c’est-à-dire de convaincre les guinéens de ce qu’ils représentent réellement en véhiculant des idées et des programmes politiques qui sont censés être meilleurs que ceux des autres adversaires. Et ainsi, donner des raisons valables à l’argumentaire mercantile et politique « pourquoi moi, pourquoi nous sommes meilleur que lui et les autres » et ensuite après respecter les réponses que donneront le peuple lors des consultations. Dans le cas d’un échec électoral, qui n’est pas une fatalité, savoir se remettre en cause et travailler de façon constructive pour le bien du pays même en étant pas au manettes du pouvoir, en attendant patiemment son heure venir. Les contestations violentes n’apportent rien de constructif au pays, bien au contraire.
C’est l’un des choix que l’on peut faire pour une évolution positive et le bien-être de notre peuple. Enfin, pour ce qui est de la voie de la démocratie, ce choix on n’est pas obligé de l’emprunter. Mais on ne peut suivre plusieurs voies en même temps : Pour la démocratie, c’est le prix à payer ou bien on peut aussi choisir le chaos, le désordre et la misère pour la Guinée.
Thierno Rampnoux Diallo,
Président de Horizon Afrik
75015 - Paris
Email : thierno@paris.com
