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Violences politiques -GUINEE-

6 janvier 2010 3 06 /01 /janvier /2010 08:54

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A l’occasion de la neuvième édition de la Foire internationale du livre de Ouagadougou qui s’est tenue du 26 au 30 novembre 2009, nous avons rencontré l’écrivain Thierno Monenembo qui nous livre son opinion sur les sujets brûlants. De son activité littéraire à la crise guinée, l’homme de lettres n’utilise pas la langue de bois. Il se prononce sur le soleil des indépendances au moment où 17 pays d’Afrique au sud du Sahara dont 14 ex colonies françaises célèbrent leur cinquantenaire.

Sous le régime de Sékou Touré, vous vous retrouvez en 1973 en France, est ce un départ volontaire ou un exil ?

C’est un exil dans la mesure où je n’ai pas quitté volontairement mon pays. Je suis parti sous la contrainte dans un contexte particulièrement malsain. Celui d’une répression généralisée. C’est la dictature de Sékou Touré. Une répression qui a touché toutes les couches de la population guinéenne en particulier les intellectuels. Dans les années 70, il y a eu trois (3) millions de Guinéens exilés principalement dans les pays voisins notamment au Sénégal, en Cote d’Ivoire, en Sierra Léone, au Libéria et au Mali.

Vous êtes scientifique de formation, d’où est venue cette passion pour l’écriture au détriment de la biochimie ?

La passion de l’écriture est venue progressivement. Je reconnais une chose c’est que quand j’étais petit j’aimais lire. Je pense que le goût de l’écriture commence toujours par là. L’écriture elle-même est venue sous le feu de l’exil. Je me suis retrouvé en 1973 en France, un pays que je ne connaissais pas bien. C’était la première fois que je me rendais en Europe. Là-bas c’est le froid, le froid humain, le froid climatique. Evidemment c’est un endroit idéal pour ressentir l’exil. Le besoin de l’écriture est né ainsi sans que je ne m’en rende compte. La répression guinéenne était telle que chaque fois que je mettais une radio en marche, j’entendais dire qu’un de mes voisins voire un membre de ma famille avait été arrêté ou exécuté. Cela m’a poussé à prendre ma plume de façon plus ou moins subconsciente. Je n’avais pas vraiment la conscience claire et nette d’écrire un livre. Je n’avais pas la conscience d’entrer de pleins pieds dans le champ littéraire. J’avais l’impression que c’était un simple acte d’exutoire en quelque sorte. Finalement j’ai écris mon premier roman qui s’appelle « les crapaud- brousse ».

Récemment votre œuvre « le roi de Kahel » a remporté le prix Renaudot. Pourquoi s’intéressé au personnage d’olivier Sanderval dans ce livre ?

Je me suis intéressé au personnage d’Olivier Sanderval sur la recommandation d’historien guinéen du nom de Djibril Tamsir Niane. Je me suis donc mis à faire des recherches sur l’homme. Je me suis rendu compte qu’il ne restait pas grand-chose de lui aussi bien dans les archives nationales guinéennes que dans la mémoire française. J’ai eu la chance de rencontrer son petit fils, qui lui, avait conservé les archives familiales. Ce qui m’a permis d’avoir une idée précise de la vie et de la personnalité intérieure d’Olivier Sanderval. J’ai donc pu reconstituer le personnage.

Quel a été le rôle et la place de ce personnage dans l’espace peulh ?

Olivier Sanderval est un français qui est né à Lyon dans une grande famille d’industrielle. Il était passionné de voyage et de science. C’était un aventurier dans le bon sens du terme. Il s’est mis dans la tête depuis le plus jeune âge de venir un jour en Afrique pour se tailler un royaume personnel, une colonie personnelle. Et il a décidé de le faire dans le pays qui est le mien c’est-à-dire le Fouta Djalon, le pays des peulh en Guinée. Il est arrivé dans ce pays vers 1880. Il l’a traversé à pieds avec une colonne d’une centaine de personne composées de tirailleurs pour le protéger et des porteurs. Il est venu se présenté dans la cour de l’almamy de Tembo qui était le roi du royaume du Fouta Djalon et il lui a demandé l’autorisation de créer une ligne de chemin de fer, une autorisation de faire le commerce. Son arrière pensée était de se tailler un royaume dans le Fouta Djalon. Pour commencer l’almamy l’a mis en prison pour deux mois. Ensuite, ils ont fini par créer des liens d’amitié, des liens affectifs puisqu’à la fin l’almamy finit par le considérer pratiquement comme un fils adoptif et lui a concèdé un petit territoire de 26 kilomètres de longueur. Il a créé un petit royaume éphémère qui est justement le royaume de kahel. C’est le royaume où il a créé une monnaie : le caël, une armée de 20 milles personnes.


Bientôt les Etats africains célébreront leur cinquantenaire. Qu’est ce que le soleil des indépendances a apporté à l’Afrique ?

Pas grand-chose. Les indépendances dès le début furent un gros piège malheureusement dans lequel nous sommes joyeusement tombés. D’ailleurs nous sommes souvent tombés dans tous les pièges qu’on nous a tendus. Le grand problème de l’Afrique c’est qu’elle n’a jamais su éviter le moindre piège. Les indépendances africaines n’ont toujours été que les conséquences de la lutte de libération qui ont été menées au Viêtnam et en Algérie. Ce sont ces deux phénomènes politiques basés sur la lutte armée qui ont conduit à l’affaiblissement du système colonial français. Ce qui fait que c’est le colonisateur français lui-même qui a organisé la décolonisation en Afrique. Il n’a pas subi la colonisation.

Il l’a organisé à son propre profit. Ce n’est pas pour rien que ces indépendances jusqu’ici, sont plutôt favorables à l’ancienne puissance coloniale qu’aux peuples africains eux même. C’est un constat irréfutable qu’aucun historien ne peut me contester. Maintenant à l’intérieur de cet espace de liberté politique plus ou moins formelle que nous avons obtenu à partir de 1958, on aurait pu si nous avions obtenu les dirigeants qu’il fallait ; établir une stratégie de survie. Malheureusement, il n’y a pas eu de stratégie de survie pour plusieurs raisons. D’abord nous sommes venus vers les indépendances en ordre dispersé. Nous avons fait éclater l’ancienne AOF (ndlr : Afrique occidentale française). Cela a donné ces petits pays absolument paralytiques eu égard au contexte économique, militaire et diplomatique que nous vivons aujourd’hui. Les pays que nous avons hérités n’ont aucun moyen de survie réellement dans le contexte d’aujourd’hui.
Le monde contemporain est un monde de grandes puissances. Nous sommes de petits pays de 5 à 10 millions de personnes avec des économies dont les PIB (ndlr : Produit Intérieur Brut) dépassent à peine 4 à 5 milliards de dollars. Que pesons-nous à l’échelle du monde ? Deuxième erreur c’est que les stratégies de développement qui ont été mises en place par le système politique sont très aberrantes et très souvent n’ont profité qu’aux castes dirigeantes. Elles n’ont jamais profité aux couches populaires. Je ne joue pas à l’opposant politique mais je ne fais qu’un constat simple de ce qui se passe en Afrique jusqu’ici.


Vous parlez souvent de l’impuissance des intellectuels. A quel niveau se situe cette impuissance ?

La démission est à tous les niveaux. D’abord au niveau des intellectuels. Je pense qu’ils ne se sont pas beaucoup intéressés à la mémoire collective africaine. Ils auraient dû le faire puisque le handicap principal de ce continent réside dans l’engloutissement de la mémoire. Le choc colonial a fait que nous avons rompu le fils qui nous liait à notre culture, à notre histoire ancestrale. Je suis convaincu d’une chose c’est qu’on ne peut pas faire de l’avenir si on n’a pas une conscience claire et nette de son passé. Ce travail n’a pas été fait ou a lors s’il a été fait c’est que c’est sous un angle militant. C’est-à-dire sous l’angle de la revendication or il ne s’agissait pas de revendiquer mais de comprendre et de faire comprendre.

Et pourtant, le professeur joseph Ky Zerbo, l’égyptologue Cheick Anta Diop et bien d’autres ont eu des travaux intéressants dans ce domaine.

Très intéressants. Ils ont fait ce qu’il fallait faire. Malheureusement sur le plan littéraire ça n’a pas été poursuivi. Cheick Anta Diop a tracé un cadre de pensée historique. Ce qui est formidable. Je ne suis pas toujours d’accord avec ses conclusions. Je ne tiens pas à être coûte que coûte descendant de Pharaon d’Egypte. Mais qu’est ce qui est très intéressant chez Cheick Anta Diop ? C’est qu’il a bousculé les repères de la mémoire. Il a été le plus loin possible dans le temps. Or très souvent nos historiens réfléchissent l’histoire africaine à partir de la colonisation, alors que nous ne sommes pas nés de la colonisation. Il aurait fallu que le travail de Cheick Anta Diop soit poursuivi notamment au niveau romanesque. Malheureusement le travail romanesque africain a souvent consisté à contester la colonisation voire parfois les conséquences de la décolonisation. C’est-à-dire les fausses indépendances et les catastrophes qui s’en ont suivi. Il est bon, il me semble parallèlement de creuser la question de la mémoire. A défaut de la régler il faut la poser dans des perspectives littéraires.

Avec le cinquantenaire, peut-on dire aujourd’hui que l’Afrique est en retard ?

C’est évident qu’elle est en retard. Il suffit d’ouvrir les yeux pour le savoir. Le pire c’est que les indépendances ne nous ont pas permis de rattraper le retard. A la limite, la gestion des indépendances a été tellement catastrophique qu’elle a été presque aussi néfaste que la colonisation elle-même. L’humanité a beaucoup plus progressé sur tous les plans, de 1960 à maintenant que de la préhistoire à 1960. Or, nous avons systématiquement raté cette marche de l’humanité vers la science, les techniques de l’évolution politique et économique. Nous avons des systèmes politiques archaïques. Nos Etats très souvent sont basés sur des individus pour ne pas dire sur des sautes d’humeur individuelle. Nous ne fonctionnons pas sur la base de règles or une société fonctionne sur des principes. La société traditionnelle fonctionnait sur la base de rites traditionnels, même le roi était soumis aux rites. Le monde moderne fonctionne sur la base de la loi qui repose sur le droit et la philosophie. Nos systèmes politiques aujourd’hui n’obéissent ni aux rites traditionnels ni aux lois modernes. L’homme qui est là est plus puissant et c’est sa saute d’humeur qui fait fonction de loi.

Quelles appréciations faites-vous de la situation qui prévaut actuellement en Guinée ?

Ce qui se passe en Guinée est presque est la conséquence naturelle de la dictature qui a été instituée par Sékou Touré. L’évolution politique guinéenne a un caractère presque génétique. Lassana Conté est le fils de Sékou Touré et Dadis Camara en est le petit fils. La situation est terrible parce que la Guinée est au bord du chao. On le connaît déjà, les conséquences dramatiques à tous points de vue de la présence d’une armée au pouvoir en Afrique. Au Togo, Bénin, Congo, Nigéria, etc. Quand il s’agit de colonels et de généraux on peut encore limiter les risques. Mais quand c’est la troupe qui dirige le pays il n’y a presque pas de possibilité de limiter les dégâts. La troupe a un grand problème, c’est qu’il n’y a pas d’hiérarchie. On se rend compte que c’est l’aide –de-camp qui a tiré sur Dadis Camara. Quand un capitaine dirige des colonels et des généraux, il y a militairement une aberration. Un système politique a besoin d’un minimum d’organisation.

Quand un capitaine dirige des officiers supérieurs c’est le désordre, ce n’est pas l’ordre militaire. Ensuite la société elle-même est tellement délitée qu’il n’y a plus aucun principe directeur en Guinée. Ni au niveau de la société, ni au niveau de l’armée. C’est la dérive assurée. La guerre civile peut éclater du jour au lendemain. Déjà l’armée n’en est pas une, c’est un conglomérat d’intérêts divergents. Même le camp de Dadis Camara a éclaté puisque c’est son aide-de -camp qui lui a tiré dans la tête. Sékouba Konaté qui vient de le remplacer a certainement son propre camp. Bibi en a un autre. Toumba Diakité qui n’a pas été encore arrêté a un autre camp puisqu’il est protégé. Je ne parle pas des clans qui ne se sont pas encore manifestés. Les militaires peuvent se mettre à se tirer les uns sur les autres. On a vu le cas en Sierra Léone.

Dans une de vos publications vous avez dit que « la guinée mérite la compassion des autres nations » n’est ce pas là une manière pour vous de demander une armée d’interposition ?

Lorsque la crise a éclaté j’avais demandé l’envoi d’une armée d’interposition. Il me semblait effectivement que l’armée guinéenne devenait un danger pour la population guinéenne. La preuve les massacres du 28 septembre sont là. On fait venir une armée pour tirer à vue sur une foule composée de femmes, d’enfants, de vieillards et d’hommes aux mains nues. Des femmes ont été violées dans le stade et plusieurs jours après dans les camps. Cette armée n’en est plus une. C’est un ordre de brigands qui s’attaquent à des innocents. Le peuple de Guinée a besoin d’être protégé. Une armée d’interposition est nécessaire à mon avis. Et je suis très heureux de constater que le secrétaire exécutif de la CEDEAO Ibn Chambas vient de proposer exactement la même chose afin de protéger les civils guinéens. Je pense qu’une population n’a pas à faire les frais de la folie meurtrière d’une armée.

La Guinée est un pays riche. Je veux dire riche de ses hommes, de sa culture et de ses ressources naturelles. Aujourd’hui qu’est ce qu’il faut à ce pays pour sortir de cette situation ?

Un système démocratique. C’est la seule denrée qui manque à la Guinée. Nous avons des cadres d’un niveau universitaire qu’on retrouve presque partout dans le monde. Qu’est ce qui a manqué à la Guinée ? C’est la denrée rare qui s’appelle la denrée démocratique. Le fait que le principe dirige la société et non plus les individus. Le fait que la loi soit le principe directeur de la société et non plus un parti politique ou une armée. Le fait que chacun ait le droit de dire ce qu’il pense et que tous les citoyens, du président au plus simple soient soumis à la loi.

Revenons dans la littéraire. Quelles sont vos perspectives dans ce domaine. Il est dit que vous préparez un livre sur un héros peulh fusillé par les allemands lors de la guerre de 1939 à 1945.
J’ai découvert cette histoire il n’y a pas longtemps. C’est un journal français qui pour la première fois en a parlé à la fin des années 90. Et cet homme s’appelle Addibah. Il a été fusillé par les Allemands en 1943. La France de l’époque lui avait refusé le droit de lui reconnaître le titre de « mort pour la France ». C’est seulement en 2003 que les autorités françaises l’ont reconnu comme héros. C’est quelqu’un qui est venu en France à l’âge de 13 ans. Entre 17 et 18 ans il s’est engagé comme tirailleur sénégalais. Sa colonne a été défaite et il a été fait prisonnier de guerre par les Allemands. Puis il s’évade et rentre dans le maquis où il crée une résistance qui a durée pratiquement trois ans. En 1943 il a été arrêté et fusillé par les Allemands.

Interview réalisée par Nébilibié A. Bayili le 22 décembre 2009
LeFaso.net

Liens :

Tierno Monénembo "7 milliards de dollars entachés du sang de nos femmes violées en public et abattues..., ce n’est pas un investissement. C’est un signe de mépris, une véritable provocation"

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5 janvier 2010 2 05 /01 /janvier /2010 22:31

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De hauts diplomates américains et français ont rencontré au Maroc des membres de la junte militaire au pouvoir en Guinée dans l'espoir d'accélérer un retour à la démocratie dans ce pays d'Afrique de l'Ouest agité de soubressauts politiques depuis un an.

Selon le département d'Etat américain mardi, Johnnie Carson, chargé des Affaires africaines au sein de l'administration Obama, et son homologue français ont rencontré à Rabat des dirigeants de la junte emmenés par le général Sébouba Konaté.

Ce dernier, ministre de la Défense, assure actuellement l'intérim du n°1, le capitaine Moussa Dadis Camara, hospitalisé à Rabat, au Maroc, où son état est jugé toujours incertain après une tentative d'assassinat l'ayant visé le 3 décembre.

P.J. Crowley, porte-parole du département d'Etat, a précisé que la réunion de Rabat avait permis de transmettre "nos idées concernant la recherche d'une résolution pacifique de la situation politique en Guinée", y compris la formation d'un gouvernement de transition dirigé par des civils et la tenue, à terme, d'élections libres et équitables.

Prié de dire si des progrès étaient susceptibles d'être réalisés en cas de présence prolongée du capitaine Camara à l'étranger, il a répondu par l'affirmative.

D'après un autre responsable américain s'exprimant sous couvert de l'anonymat, les discussions de Rabat ont fait des progrès.

Le M. Afrique du département d'Etat, a-t-on précisé, n'a pas rencontré le chef de la junte, blessé à la nuque par son aide de camp qui avait été mis en cause par une mission d'enquête de l'Onu sur la tuerie du 28 septembre à Conakry.

Les Etats-Unis et la France, l'ancienne puissance coloniale, jouent un rôle d'avant-garde dans la dénonciation des excès de la junte guinéenne depuis la fusillade du 28 septembre, qui fit quelque 150 morts parmi la population civile.

Toujours sous le couvert de l'anonymat, un haut responsable de l'administration américaine a fait savoir que les Etats-Unis accentuaient actuellement leurs pressions sur le régime de Conakry. "A l'évidence, la direction de la junte doit changer de méthode de gouvernance", a-t-il insisté.

(Andrew Quinn version française Jean-Loup Fiévet)

Reuters

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5 janvier 2010 2 05 /01 /janvier /2010 19:48

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Le chef de la junte Moussa Dadis Camara et son aide de camp Toumba Diakité, le 2 octobre 2009 à Conakry.

 

Presque tout le monde le sait maintenant. Les médecins disent qu’ils ont fait pour Dadis Camara tout ce qui était cliniquement possible. Il est hors de danger, mais la balle de son aide de camp, Toumba, lui laissera des séquelles irréversibles. Il souffrira pour le reste de sa vie d’une dépression mentale aux conséquences imprévisibles, pouvant aller du meurtre au suicide.

C’est pourquoi, le capitaine Dadis est “maintenu dans un état de sommeil la plupart de la journée”. Ses réveils sont dits douloureux pour les rares témoins qui y ont assisté, tels le général Sekouba Konaté et ses proches. Le nouvel homme fort de Conakry a vu Dadis deux fois en deux jours. Il reste volubile, mais de moins en moins coordonné, entre des crises de nerfs et une inquiétante capacité d’autosuggestion qui le fait tantôt apparaître dans le box des accusés de la Cour pénale internationale (CPI), tantôt dénoncer des attentats contre lui de la part de ses frères d’armes.

La visite de Konaté lui aura permis, en tout cas, de se convaincre qu’il ne pourra plus revenir au pouvoir. Les Marocains sont gentils, mais le traitement médical de leur hôte est fini. Ils souhaiteraient donc le voir rentrer chez lui maintenant. Le seul ennui, c’est que les Américains et les Français disent qu’il n’en est pas question. Dadis Camara vivant à Conakry, même irréversiblement dépressif, resterait un enjeu et peut-être une hypothèque pour la poursuite du processus de transition. La Libye est une option.

Mais elle a besoin de l’aval de Kadhafi. Dadis l’appelle Papa Kadhafi, c’est vrai. Mais le Guide n’oubliera pas que le fils impétueux a préféré Ouagadougou pour la médiation avec l’opposition, au lieu de Tripoli.

Source : courrierinternational.com
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5 janvier 2010 2 05 /01 /janvier /2010 09:42

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Communiqué conjoint CNDD-Gouvernement-Mouvement social Guinéen (Syndicats, Société civile et patronat)

Suite à la lettre ouverte adressée par le Mouvement Social Guinéen au général Sékouba Konaté, président de la République par intérim à date du 29 décembre 2009 portant sur un certain nombre de préoccupations qui affectent actuellement notre pays, le CNDD, le Gouvernement et le Mouvement Social Guinéen se sont retrouvés le dimanche, 3 janvier 2010 à la Bourse du Travail pour échanger sur les différents points inscrits dans ladite lettre. Le CNDD et le gouvernement ont pris bonne note des revendications du Mouvement Social Guinéen et ont décidé de les soumettre au prochain conseil des ministres en vue d’apporter les réponses adéquates. De son côté, le Mouvement Social Guinéen s’est félicité de la volonté du CNDD et du gouvernement d’engager avec lui des négociations pour la résolution dans les conditions pacifiques.

Au moment où les deux parties sont engagées dans la recherche de solutions pacifiques, un groupe de personnes s’est mobilisé ce lundi 4 janvier 2010 devant la Bourse du Travail, manifester leur opposition à la démarche du Mouvement Social Guinéen. Le CNDD et le gouvernement déplorent et condamnent de tels agissements, réitèrent leur appel à tous les citoyens de s’abstenir de tout mouvement de rue de nature à troubler l’ordre public et la quiétude sociale. Le CNDD, le gouvernement et le Mouvement Social Guinéen s’engagent à poursuivre le processus de dialogue amorcé et invitent tout un chacun à œuvrer dans le sens du maintien et du renforcement d’un climat de paix et de concorde dans notre pays.


Fait à Conakry, le 4 janvier 2010

Signé par : le CNDD, le gouvernement, le mouvement social guinéen.

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4 janvier 2010 1 04 /01 /janvier /2010 14:50

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Aboubacar « Toumba » Diakité, l’ancien aide de camp de ­Moussa Dadis Camara, chef de la junte ­guinéenne, n’y est pas allé par ­quatre chemins pour avouer son forfait : « Je lui ai tiré dessus du côté de la nuque. » Et il accuse son chef de double trahison en voulant lui faire porter le chapeau des massacres de civils, le 28 ­septembre au stade de Conakry. Et de n’avoir pas respecté la démocratie, fumeux objectif jadis agité comme un chiffon rouge par les putschistes en vue d’anesthésier les Guinéens, qui en avaient assez des hommes en armes.


Pour un militaire, une tentative d’assassinat est passible de la peine capitale devant la cour martiale, quelles que soient par ailleurs les raisons invoquées. La participation, directe ou indirecte, aux événements du 28 septembre lui vaut l’accusation de crimes contre l’humanité, car les massacres de civils font partie « des infractions particulièrement graves, consistant en des traitements inhumains et dégradants », tout comme les viols et les disparitions forcées de ­personnes, ­selon le droit international humanitaire.

Diakité doit, sans délai,
se constituer prisonnier auprès de la Cour pénale internationale (CPI). Il devra dire toute la vérité sur l’identité des tueurs et leurs commanditaires. En retour, il pourrait, la conscience soulagée, attendre le verdict de la CPI, qui, dans le meilleur des cas, lui infligerait quelques années de prison. Dans le pire des cas, la perpétuité : nul ne peut être à la fois le diable et le fils du bon Dieu.

Au-delà du sort hypothétique du soldat « Toumba » Diakité, sa charge contre Moussa Dadis Camara met à mal toute la junte, obligée soit de lui emboîter le pas et de tirer un trait sur ce règne éphémère, soit de soutenir le chef de la junte et être lié à son sort, si l’on s’en tient aux conclusions de la commission d’enquête de l’ONU sur les massacres de Conakry. Pour l’instant, l’émiettement de l’armée guinéenne en plusieurs factions rivales présage de batailles épiques pour en prendre le contrôle. Si, malgré les soins, le numéro un de la junte disparaissait ou se trouvait dans l’impossibilité physique de diriger, le ministre de la Défense, qui a quelques cartes en main, notamment son capital de crédibilité, pourrait distancer ses concurrents éventuels. En revanche, si le capitaine Camara revenait sain et sauf, il reprendrait la tête de la junte, poussant les crocodiles qui se cachent dans le marigot à aller à l’abordage.


En attendant,
la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et son médiateur désigné, le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, n’ont pas encore perdu la partie. Le secrétaire général de l’organisation a lancé l’idée d’une force chargée de protéger les civils et de distribuer l’aide humanitaire. Quelle peut être la nature de cette force ? S’agit-il de ressusciter l’Ecomog, la force d’interposition de la Cedeao, qui, naguère, avait croisé le fer avec les rébellions du Liberia ? Rien n’est moins sûr, car le Nigeria d’Olusegun Obasanjo, en quête de puissance régionale, n’est pas celui d’Umaru Yar’Adua, dont l’état de santé chancelant n’est pas un gage de sécurité. Le Sénégal, qui dispose d’une puissance de feu significative pour jouer les entremetteurs, a vu ses cartes biseautées après l’adoubement précoce du capitaine Camara par le président Abdoulaye Wade. Il reste Blaise Compaoré, dont la maîtrise de la « science militaire », sinon la « philosophie des casernes », a permis, vaille que vaille, la réussite des médiations au Togo et en Côte d’Ivoire. ­Saura-t-il dompter la junte et l’opposition afin que, au-delà de leurs intérêts ­légitimes, elles veuillent bien sauver leur patrie en danger ? Il n’est jamais trop tard pour mieux faire.

L’Union africaine, qui n’a su juguler ni le coup d’État en Mauritanie ni la prise de pouvoir par la rue à Madagascar, se contentant de demander aux présidents démocratiquement élus de rendre leur tablier sous la pression des forces armées, ne sait à quel saint se vouer. Quoi qu’il en soit, nul ne peut faire le bonheur de la Guinée en lieu et place des Guinéens, civils ou militaires. Sont-ils conscients de leur responsabilité devant l’Histoire, face à la partition qui se joue en ce moment ?  Wait and see!

Mwayila Tshiyembe

Source JA
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4 janvier 2010 1 04 /01 /janvier /2010 14:21

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Il a tiré sur le chef de la junte Moussa Dadis Camara, il est nommé parmi les responsables du massacre du 28 septembre, il est en fuite. Pourtant, Aboubacar Toumba Diakité jouit d'un certain capital sympathie auprès des Guinéens...

 

Le rapport de la commission d’enquête mise en place par l’ONU pour déterminer les auteurs et les commanditaires du massacre du 28 septembre est tombé tel un couperet. Il cite nommément comme responsables de cette répression, qui a coûté la vie à au moins 150 Guinéens, Moussa Dadis Camara, le chef de la junte qui s’est emparée du pouvoir le 23 ­décembre 2008, Marcel Guilavogui, son neveu et garde du corps, Moussa Tiégboro Camara, son ministre de la Lutte antidrogue et du grand banditisme, et Claude Pivi « Coplan », chargé de la Protection présidentielle. Et, aussi, son ex-aide de camp Aboubacar « Toumba » Diakité.

Devenu l’homme le plus recherché de Guinée depuis le 3 ­décembre dernier, quand il a tiré sur Dadis, qui tentait de lui faire endosser l’entière responsabilité du ­massacre, Toumba suscite aujourd’hui des sentiments contrastés. Autant ses compatriotes l’ont haï dans les jours qui ont suivi le 28 septembre, autant il jouit d’une certaine aura depuis qu’il a vidé son chargeur sur le chef de la junte. Le 15 décembre, les Guinéens ont salué comme un fait héroïque le récit de sa tentative d’assassinat, qu’il livrait sur les ondes de RFI.

Toumba sauveur

Deux jours plus tard, l’ancien Premier ministre François Lonseny Fall, leader du Front uni pour la démocratie et le changement (Fudec) et l’une des victimes de la répression, a créé la surprise en déclarant, sur la même station de radio, que Toumba était intervenu lors des événements du stade pour empêcher des militaires de le tuer, avec trois autres leaders politiques, avant de les amener à la clinique pour qu’ils y reçoivent les premiers soins. Toumba sauveur

Cette vague de sollicitude envers celui qui passe pour avoir débarrassé la Guinée du très inquiétant Moussa Dadis Camara explique peut-être pourquoi il tarde à être retrouvé, en dépit des moyens qui ont été déployés. Toumba bénéficie de protections et de complicités.

Telle est, du moins, la conclusion d’un rapport confidentiel remis le 22 décembre à Sékouba Konaté, le nouveau patron de la junte, qui assure l’intérim de Dadis. Dans ce document, le chef du bataillon chargé de la traque se dit certain que le fugitif n’a pas quitté la Guinée ni même Conakry. Il estime, en outre, que Toumba s’est séparé des hommes avec lesquels il était entré en clandestinité pour mieux se cacher. Et qu’il sera très difficile de remonter jusqu’à sa ­planque en se contentant de pister ses proches.

Il n'est plus une menace

La raison en est simple : Toumba est un solitaire qui n’a pas de femme et n’a qu’un seul fils, âgé d’une dizaine d’années. Est-ce pour qu’ils conduisent les enquêteurs jusqu’à lui que les membres de sa famille qui avaient été arrêtés ont été libérés ? Le 17 décembre, en effet, Sékouba Konaté a ordonné l’élargissement de son frère, de ses deux cousins et de son père, lui-même commandant dans l’armée. Et fait dire à sa mère, qui prolongeait son séjour à La Mecque après son ­pèlerinage, qu’elle pouvait sans crainte rentrer au pays.

Le lendemain, Claude Pivi « Coplan » a enjoint ses hommes impliqués dans les recherches de ne plus inquiéter ceux réputés proches de Toumba et de se contenter désormais de les interroger, puis de les relâcher.

Le zèle des premiers jours de traque est retombé. La junte et son nouveau chef s’en tiennent désormais au service minimal, davantage préoccupés de ­mettre de l’ordre dans les rangs et d’éviter au pays de basculer dans le chaos. Toujours en possession d’un téléphone portable, l’ex-aide de camp de Dadis appelle parfois certains responsables de la junte pour leur donner des gages et réclamer une forme de cohabitation pacifique. Son message semble d’autant mieux entendu qu’il ne représente une menace immédiate ni pour l’État ni pour le pouvoir. 

Source : JA

Liens :

L'intégralité des propos de Toumba...
TOUMBA DIAKITE : J'Y ETAIS AVEC L'AUTORISATION DU PRESIDENT DADIS
Toumba arrêté vrai ou faux ? Le CNDD ne nous dit pas tout !

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3 janvier 2010 7 03 /01 /janvier /2010 12:50

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Mes chers compatriotes,


L’occasion du nouvel An qui commence est propice à adresser à tous ceux qui nous sont chers, nos Vœux les plus sincères et les meilleurs.

C’est pourquoi je souhaite à chacune et à chacun d’entre vous, une bonne et heureuse année 2010.

Que les actions que nous avons commencées en 2009 et qui ont été interrompues du fait du régime au pouvoir reprennent vigoureusement et aboutissent dans les prochains mois. Je pense à la Transition politique qui n’a pas encore pu véritablement démarrer malgré les promesses faites il y a un an déjà, et aux institutions qui doivent être mises en place sans tarder. Que la violence politique cesse définitivement et que la répression sanglante dont nous avons été victimes au Stade le 28 septembre ne se reproduise plus jamais. Le rapport élaboré par la Commission d’enquête internationale est un pas important de franchi dans la lutte contre l’impunité.

Depuis que notre parti a été créé et a obtenu son agrément en avril 2009, je n’ai ménagé aucun effort tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays pour participer au processus politique en cours.

De même, en tant que Président du FUDEC, je continuerai à m’investir pleinement pour que le processus électoral soit réactivé et aboutisse à des élections libres, crédibles, transparentes et justes dans le courant de cette année. Ce qui est important, c’est qu’elles se tiennent et permettent à terme une alternance au pouvoir, ouvrant la porte à une nouvelle ère politique, à l’avènement de la Démocratie et à l’instauration d’un Etat de droit dans notre pays. La Guinée a trop souffert pendant trop longtemps. Nous voulons le Changement.

Nous avons fait un Pari pour la Guinée, et ce pari, nous voulons le gagner. Il s’agit de mettre en oeuvre une Vision novatrice qui débouche concrètement sur le développement économique, social et culturel de notre pays.

Avec vous, je souhaite ardemment que 2010 soit l’année de la Guinée. Que notre beau pays se relève et reparte d’un bon pied. Tout cela est possible.

C’est possible, si nous avons cette volonté et si nous nous donnons la main pour y parvenir.

Vous savez que vous pouvez compter sur moi, sur ma disponibilité pour atteindre ces nobles objectifs. J’en appelle à nouveau à l’union de tous les Guinéens et Guinéennes en particulier à l’union des leaders politiques pour faire triompher nos idéaux de paix sociale, civile et de justice.

Ensemble, nous le pouvons. Bonne année 2010 ! Que vive la Guinée !

François Lonsény FALL
Président du Front Uni pour la Démocratie et le Changement (FUDEC)

Liens :

LOUNCENY FALL :" si Dadis déclare ne pas contrôler ses troupes, il ment...
Lounceny Fall, "les préalables : le départ de la junte militaire (CNDD)"
Vidéo de Lounceny Fall (FUDEC) à Ouagadougou 2.
INTERVIEW LOUNCENY FALL BBC

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3 janvier 2010 7 03 /01 /janvier /2010 12:30

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Kibarou.com : Nous avons assisté à une supercherie orchestrée depuis Rabat par Idrissa chérif et Siba Théodore Kourouma, consistant à faire parler Dadis avec quelques leaders syndicaux dont Raby et Ibrahima Fofana. Quand on sait l’état de santé gravissime du Chef de la junte guinéenne, une manœuvre d’imitation ou de modification de la voix serait à l’origine de cette tentative de duperie des Guinéens. Quand pensez-vous de cette situation ?

Bill de Sam : Vous savez, c’est très simple de donner des preuves de vies de Dadis Camara à ceux qui en ont réellement besoin. Il suffit juste qu’il fasse une déclaration en invitant la presse nationale et internationale au Maroc et faire des discours kilométriques comme il en a l’habitude dans ces Shows ; car il parait, selon son chargé de communication, qu’il va « très bien ». Il ne reste plus qu’un « bilan de santé ». Cette fois, je crois que la junte est vraiment coincée. A force de prendre le peuple pour des dindons on fini par être la farce.

Pour ce qui est de la voix de Dadis au téléphone, il n’est un secret pour personne aujourd’hui que, techniquement, ça n’a rien de sorcier de bidouiller une voix humaine. La preuve, même Rabiatou ne s’est pas laissé avoir. Idrissa Chérif n’est plus en train de communiquer. Il se fout tout simplement du peuple de Guinée. Mais cela va durer jusque quand ?

Kibarou.com : En tant que technicien de surcroît artiste, pouvez-vous expliquer aux internautes de Kibarou.com comment peut-on transformer la voix d’un tiers ?

Bill de Sam : Il existe des logiciels capables de transformer la voix masculine en voix féminine. Tout comme on pourrait se servir d’une voix enrégistrée (comme le Dadis Show), qu’on insert dans un logiciel. Dans le logiciel on extrait le timbre vocal de Dadis. Le timbre vocal est l’emprunte de la voix. Ce timbre est unique. Le logiciel va utiliser un algorithme pour des morphings de voix. C’est un peu du bidouillage.

Lorsque vous superposez ce timbre vocal à une autre voix en temps réel dans le même logiciel avec un micro, vous optenez à 90% la voix de Dadis. Certains logiciels intègrent même des fonctions de téléphonie.
J’éviterais de donner des références de logiciels « sérieux ». Je n’ai pas envie de donner des idées à certains. Je peux par contre citer des trucs basiques : AV Voice Changer, MorphVOX,…

Kibarou.com : On dit qu’Idrissa Cherif est habitué de cette pratique puisqu’il aurait imité, il y a quelques années l’ancien Président, le Général Lansana Conté devant un Ministre Ivoirien pour des fins d’escroquerie financière. N’a-t-il pas utilisé la même recette pour parler aux syndicalistes en lieu et place de Dadis ?

Bill de Sam : Si Idrissa Chérif imite des voix, en plus de mentir comme il respire, je dirais qu’il a raté sa vocation. Il aurait pu être un très bon comédien ! En fin, il n’est pas encore trop tard. Je crois qu’il y a encore des rôles sans comédiens au Théâtre National de Guinée.

Kibarou.com : Votre regard général sur la situation actuelle de notre pays…

Bill de Sam : Encore une fois le pouvoir est dans la rue. Je dirais même dans les bars. Comme d’habitude, comme en 2007. Une partie de l’armée se demande ce qu’attend le peuple pour l’assaut final. Et le peuple continue d’attendre. Les yeux tournés vers le seul organe légitime et fédérateur, les Forces Vives de la Nation.

On a beau raconter ce qu’on veut, l’ethno-stratégie ce n’est pas au sein des Forces Vives aujourd’hui. Mais plutôt au niveau de ceux là même qui ont le pouvoir et qui manquent d’arguments pour une vraie démocratie. Des gens tapis dans l’ombre, qui manipulent l’armée à leur guise. Leur seule stratégie, c’est de tirer sur la fibre ethnique.

Les Forces Vives devraient agir vite, car la fibre tirée par ces individus ignoble risque de se rompre. Avec ou sans la poursuite de la médiation burkinabé, il est grand temps de rentrer au bercail. Il va falloir continuer à maintenir et à transmettre l’énergie du 28 Septembre à la nouvelle génération.

Propos recueillis par K. K. Félix
Pour Kibarou.com

Les artistes se mobilisent contre le CNDD...
Les artistes militent pour le dépaart du Capitaine Dadis : "Dictateur - Menteur"

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2 janvier 2010 6 02 /01 /janvier /2010 11:16

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Nouvel an 2010

Guinéennes et Guinéens,

La nouvelle année 2010 m’offre l’heureuse opportunité de formuler mes ardents vœux de bonheur, de prospérité, de paix et de quiétude sociale au peuple de Guinée tout entier ainsi qu’aux étrangers qui vivent sur notre territoire.
Que cette nouvelle année soit l’occasion ultime pour notre pays de voir se concrétiser les aspirations profondes de nos citoyens relatives à l’instauration d’un Etat de Droit, de la Démocratie et de la Bonne Gouvernance en vue d’assoir les bases d’un développement harmonieux et équilibré.

Les Guinéennes et Guinéens, toutes sensibilités confondues, avaient placé un énorme espoir à l’année 2009 à cause des promesses faites par le CNDD. Les mesures courageuses envisagées dans le cadre de la lutte contre les narcotrafiquants, la corruption, l’assainissement des finances publiques et le retour à l’ordre constitutionnel auguraient de lendemains meilleurs pour le peuple de Guinée.

Les négociations engagées entre les Forces Vives et le CNDD, avec l’appui du Groupe de Contact International sur la Guinée, avaient permis aux différents acteurs politiques et partenaires de notre pays de s’accorder sur les contours et l’agenda d’une transition devant conduire au retour à l’ordre constitutionnel au terme d’une période d’un an. Les engagements du CNDD étaient perçus dès lors comme un pacte sacré et avaient reçu une adhésion totale de la part du peuple de Guinée et de la Communauté Internationale.
 
Malheureusement, le Président du CNDD a décidé de renoncer aux engagements qu’il a librement pris pour afficher son désir acharné de confisquer le pouvoir. Ce revirement est à l’origine de la rupture de la confiance et du pacte qui liait les Forces Vives et le CNDD. Les conséquences de cette rupture ont été plus que néfastes pour notre peuple et pour l’image de notre pays.

En effet, la répression sauvage par les forces de l’ordre de la manifestation pacifique organisée par les Forces Vives le 28 septembre a révolté notre Peuple et indigné la communauté internationale. Cette répression sanglante aggravée par les viols de centaines de jeunes filles et de femmes marquera à jamais l’histoire de la Guinée dans son combat pour l’avènement de la démocratie.

- Face à l’horreur des crimes, le Secrétaire Général des Nations Unies a diligenté la mise en place d’une commission d’enquête qui vient de déposer son rapport. Dans ce document, qui n’honore pas notre Pays et ses forces de défense et de sécurité, les commissaires désignés par l’ONU qualifient les crimes commis au stade du 28 Septembre de Crimes contre l’Humanité. J’espère que la suite qui sera donnée à ce rapport, soit de nature à déclencher une lutte résolue contre l’impunité qui prévaut dans notre Pays en confondant aussi bien les commentaires que les exécutants.
Guinéennes et Guinéens

-Notre pays traverse une étape cruciale de son histoire politique. .A la suspension de la Guinée des organisations internationales telles que la CEDEAO, l’UA et l’OIF et au gel de la coopération financière avec de nombreux partenaires bi et multilatéraux, sont venues s’ajouter, récemment, les sanctions ciblées contre les dirigeants du Pays leur interdisant tout déplacement à l’extérieur de nos frontières.

Notre pays n’est jamais tombé si bas. Je mesure à sa juste portée les frustrations profondes et les blessures qui affectent le peuple de Guinée.
Je m’incline encore pieusement devant la mémoire des braves filles et fils du pays qui ont perdu leur vie le 28 Septembre et tout au long du combat pour l’instauration de la démocratie en Guinée. Ils sont des héros et des icônes dont les âmes vont servir à allumer la flamme de la renaissance d’une nouvelle Guinée.
 
J’exhorte tout un chacun à redoubler d’efforts pour le respect des Droits de l’Homme et la promotion de la justice et des valeurs républicaines dans notre Pays.
Le peuple de Guinée se doit de mettre à profit le nouvel an 2010 pour engager un dialogue constructif entre les différents acteurs du pays en vue de la création des conditions indispensables à l’instauration de la démocratie dans la paix et de l’unité nationale. Car, il ne saurait eu avoir de démocratie sans la paix laquelle est inséparable de la justice.
Nous devons résolument tourner notre Pays vers le renouveau et œuvrer en faveur de la mise en place d’institutions républicaines solides ayant à leur tête, des dirigeants démocratiquement élus et soucieux de répondre aux attentes des citoyens.

Hisser la Guinée dans le concert des grandes nations modernes et faire de notre pays une référence en matière de respect des droits de l’homme, de la démocratie et de la bonne gouvernance constitue mon cheval de bataille politique. Assurer le bien- être de tous les fils et filles du pays sans aucune discrimination demeure ma préoccupation essentielle.
J’en appelle de tous mes vœux aux différents acteurs politiques et au peuple de Guinée à l’union sacrée au tour de notre case commune afin que le changement soit effectif en 2010 pour le bonheur des tous les citoyens.

Bonne et heureuse année 2010, à toutes et à tous.
Vive la nation guinéenne.

Cellou Dalein DIALLO
Président de l’UFDG


Liens :
CELLOU DALEIN DIALLO : ...Dadis est disqualifié
LES IMAGES DE CELLOU DALEIN A DAKAR
Interview de Cellou Dalein Diallo(UFDG)
Vidéo du meeting unitaire Cellou Dalein et Sidya Touré (Paris)

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1 janvier 2010 5 01 /01 /janvier /2010 18:38

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Le Forum des Forces Vives de Guinée a accueilli avec intérêt les déclarations du général Sékouba Konaté, ministre de la Défense nationale, assurant l’intérim du président du CNDD. Il a noté en particulier les rappels à l’ordre lancés en direction des éléments des forces de défense et de sécurité qui, en se rendant quotidiennement coupables de violence et d’exactions de toutes sortes à l’endroit de la population civile, contribuent à ternir gravement l’image de l’Armée et à l’opposer ainsi à la population et à l’opinion internationale.

Le Forum a enregistré la volonté exprimée par le président intérimaire du CNDD de tenir d’expurger l’armée de tous ses éléments dont le comportement anti-républicain est à la base du climat d’insécurité généralisé qui prévaut dans le pays. Il a apprécié l’intention du CNDD de tenir compte de l’aspiration du peuple de Guinée au renouveau national et au progrès démocratique et se réjouit de son engagement à mettre au centre de ses préoccupations l’organisation, dans les brefs délais, d’élections libres et transparentes.

Instruit cependant par les douloureuses du passé et en particulier par de nombreuses promesses non tenues et des engagements violés par le CNDD depuis son avènement au pouvoir, le 23 décembre 2008, le Forum des Forces Vives de Guinée reste dans l’attente de la traduction en actes du nouveau programme de réorganisation de l’Armée nationale et des nouvelles règles de gouvernance politique énoncées.

En tout état de cause, le Forum se déclare disposé à apporter son concours à la solution des problèmes guinéens et particulièrement à la conception et à la mise en œuvre du programme de restructuration des forces de défense et de sécurité indispensable à la construction et à la construction et à la pérennisation de démocratie.

Le Forum insiste, dans toute solution de sortie de crise, sur le respect scrupuleux des dispositions du communiqué final de la 8ème session du Groupe International de Contact sur la Guinée ainsi que des résolutions du Sommet des chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO du 17 octobre 2009, à savoir :

1- La mise en place dans les meilleurs délais d’une nouvelle autorité consensuelle de transition,

2- L’achèvement des préparatifs et la tenue des élections présidentielles et législatives aussitôt que possible en 2010.

3- La mise en œuvre rapide des mesures appropriées pour garantir le plein exercice des activités des partis politiques et de leurs leaders ;

4- Le respect de l’engagement pris que ni le président et les autres membres du CNDD, ni le Premier Ministre ne seront candidats aux prochaines élections.

Le Forum déplore l’état de crise profonde tant sur le plan politique qu’économique et sécuritaire ainsi que la dégradation continue des droits de l’homme et des libertés publiques que connaît la Guinée durant la transition militaire conduite par le CNDD.

A ce titre, les Forces Vives appuient les propositions exprimées par l’Inter-centrale et l’Inter- Syndicale dans la déclaration du 2 décembre 2009.

Le Forum réaffirme, en conséquence, la nécessité de la mise en place d’une nouvelle autorité de transition qui sera chargée d’assurer le retour rapide à l’ordre constitutionnel à travers des élections crédibles, libres et régulières.

Le Forum des Forces Vives de Guinée appelle le peuple de Guinée à demeurer mobilisé pour le triomphe de la Justice, de la liberté et de la Démocratie.

Conakry, le 30 décembre 2009

Le Forum des Forces Vives de Guinée
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Liens :

MEMORANDUM DES FORCES VIVES DE GUINEE
Sékouba Konaté : "nous devons pouvoir prendre notre responsabilité"
LES REACTIONS DES FORCES VIVES EN AUDIO

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