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Violences politiques -GUINEE-

9 octobre 2009 5 09 /10 /octobre /2009 20:34

 

Guinéennes et Guinéens,

Chers Compatriotes,

Notre pays vient de subir une tragédie humaine qui a jeté un discrédit inadmissible sur chacun de nous. L’inimaginable s’est brutalement étalé devant nous avec une froideur abominable.

En effet, ce 28 septembre 2009, normalement jour de fierté pour notre nation, est devenu un jour souillé, qui a connu la mort tragique de dizaines de nos compatriotes et l’atteinte à la dignité de certain nombre de nos sœurs.

Je voudrais, à cet effet, m’incliner pieusement devant la mémoire de toutes ces victimes de ce jour sombre et exprimer ma très profonde compassion à toutes celles et tous ceux qui ont perdu prématurément les leurs au cours de cet évènement.

Aux familles éplorées, je voudrais signifier que je comprends et compatis à leur douleur et leur dire que loin d’être un problème de nombre de victimes, c’est d’abord et avant tout un principe fondamental de respect de ce qui est vital dans toutes nos cultures, nos traditions et nos religions à savoir le respect et la préservation de la vie humaine.

Chaque Guinéen tué est une mort de trop quelles que soient son ethnie, sa religion et sa condition sociale. De même, chaque guinéenne bafouée dans sa chair et dans son intimité est un couteau de trop qui écorche notre dignité à tous.

Mes chers compatriotes,

Connaissant le caractère profondément croyant de notre société, souvenons-nous que le plus grand des pêchés est celui qui est sous-estimé par son auteur. Fort malheureusement, il est permis de constater aujourd’hui que le pêcheur inconscient sommeille en beaucoup d’entre nous à travers l’intolérance, le refus du partage et la passion qui ont conduit le pays au bord de l’abîme.

Les rancoeurs engendrées sont certes légitimes et les condamnations exprimées sont compréhensibles.

Les réclamations unanimes de justice le sont tout autant car seule une justice équitablement rendue sur tous les actes répréhensibles pourra laver la honte qui ternit l’image de notre pays.

D’ores et déjà, la publication de l’ordonnance n° 053 du 7 octobre 2009 créant la Commission d’Enquête Indépendante constitue un pas décisif vers la préservation de la paix sociale.

Tout Guinéen, victime d’une manière ou d’une autre des conséquences de ce jour sombre pourra recourir à cette institution pour étancher sa soif de justice.

Guinéennes et Guinéens,

Au-delà de la nécessaire application de la justice, nous devons tout mettre en œuvre pour sécher les larmes des familles éplorées, dans l’humilité et le respect, panser les plaies des personnes blessées et respecter la pudeur de nos sœurs éprouvées.

Il serait très utile que de quelque bord que l’on soit, nous cessions de jeter de l’huile sur le feu car quand la « case Guinée » brûlera, nous ne pourrions nous en prendre qu’à nous-mêmes.

Sur la matière, chaque citoyen doit contribuer et chaque effort est utile. Le moindre bien pour une telle cause est grand en soi et le peu de bien pour cette cause doit être considéré comme abondant en soi.

L’exemple, que donneront les décideurs à tous les niveaux et les leaders d’opinion de tous âges et de tous bords, sera capital.

De même, chacun devra retrouver la sécurité nécessaire, élément indispensable que l’Etat s’engage à préserver.

Aux différents leaders d’opinions, aux sages, aux religieux et aux responsables à tous les niveaux, à tous ceux qui ont la capacité et la possibilité d’inspirer et de mobiliser les autres, je lance un appel sincère à ne voir d’abord que la Guinée, donc à aimer et à sauver celle-ci.

Aimer la Guinée, c’est renoncer à soi pour le bien de la Guinée. Renoncer à soi, c’est prôner la justice pour les plus faibles avant tout, c’est dire la vérité en toute circonstance, c’est éteindre les foyers incandescents de discorde sociale et ethnique, c’est prêcher la tolérance et le dialogue pour faire le meilleur usage de nos intelligences, de nos différences et de nos compétences respectives.

Au moment où les lourdes conséquences des évènements du 28 septembre 2009 ont propulsé notre pays sur la scène internationale dans un accoutrement qui ne fait la fierté d’aucun d’entre nous, au moment où les pays frères de la sous-région offrent leur disponibilité pour nous accompagner dans un dialogue constructif, au moment où la plupart de nos alliés traditionnels commencent à désespérer de notre sort, il est temps, grand temps, que, dans un sursaut de grandeur, chaque guinéen serve de béquille pour relever notre pays malade et lui administrer les soins qui mettront un terme à ce qui semble être une congénitale malédiction.

Femmes de Guinée, procréatrices et trait d’union entre les familles et les ethnies,

Jeunes de Guinée, avenir de la nation,

Militaires et agents en uniforme, défenseurs de la patrie et protecteurs des citoyens,

Sages et religieux de Guinée, éclaireurs des pensées,

Responsables guinéens à tous les niveaux, garants de l’équilibre social,

Leaders Politiques de Guinée, aspirant à diriger ce pays,

Citoyens et citoyennes,

J’interpelle tout un chacun à refuser de céder à la fatalité et à se donner la main sur le chemin de la justice, de la réconciliation, de la démocratie et du progrès.

Que Dieu bénisse la Guinée

Je vous remercie.

Le Premier ministre-chef du gouvernement

Kabiné Komara

(8 octobre 2009)

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9 octobre 2009 5 09 /10 /octobre /2009 16:51

   
  Une centaine de Canadiens d'origine guinéenne ont manifesté, jeudi, devant le parlement d'Ottawa, pour dénoncer la junte militaire qui s'en prend aux civils dans leur pays d'origine. Les manifestants veulent que le gouvernement canadien impose des sanctions contre la Guinée et réclame le départ du chef de la junte militaire.

  Les manifestants dénoncent les actes de violence commis à l'endroit de civils. Ils soutiennent que le Canada, les États-Unis et plusieurs pays européens doivent imposer des sanctions. L'ONU a dépêché un enquêteur spécial pour faire la lumière sur les meurtres de civils et les viols qui ont été commis par des membres de la junte militaire au cours des dernières semaines.

  Les manifestants, membres de la petite communauté guinéenne canadienne de 10 000 personnes, s'inquiètent pour leurs proches qui habitent la Guinée.

 « C'est vraiment un ras-le-bol total que des militaires tirent sur une population désarmée », soutient un prénommé Saiko, un des manifestants.

  Les manifestants réclament que le Canada fasse davantage pression pour faire en sorte de chasser le chef de la junte militaire au pouvoir en Guinée et que des élections démocratiques soient tenues.

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9 octobre 2009 5 09 /10 /octobre /2009 16:14

  
  L'Union européenne choisit finalement de laisser l'Union africaine décider de l'opportunité d'éventuelles sanctions sur le CNDD.

  "Il a été décidé de laisser le leadership de cette crise à l'Union africaine", a précisé un diplomate à l'AFP.


  L'UA devrait faire le point le 17 octobre sur l'éventualité de sanctions ciblées, et les Européens "suivront alors la décision de l'UA, en se coordonnant avec l'UA", selon une source diplomatique.

Mais serait "prête à contribuer à une mission de maintien de la paix", si l'UA     venait à décider d'en organiser une en Guinée.

  Une réunion consacrée à la crise en Guinée est prévue la semaine prochaine entre l'UA et de hauts représentants de l'UE.

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9 octobre 2009 5 09 /10 /octobre /2009 15:15

 

 Liberation: Qu'avez-vous observé lundi à Conakry ?

Notre manifestation, tout à fait pacifique, est rentrée dans le stade. Quant tout le monde était coincé à l'intérieur, les bérets rouges, la garde présidentielle de Dadis Camara, ont commencé à frapper tout le monde avec leurs armes et des matraques. J'ai moi même été blessé à la tête et à la main. La majorité des femmes présentes ont été agressées sexuellement. Les militaires les ont violées avec le canon de leur fusil. Presque toutes sont sorties nues du stade, humiliées.


Liberation: Le chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, a déclaré ne pas contrôler ses troupes. Qu'en dites-vous ?

Il ment. L'ordre de sévir est venue de la présidence. Son ministre de la sécurité était présent et c'est son propre aide de camp, le lieutenant Toumba, qui commandait les bérets rouges. Ces derniers, recrutés en Guinée Forestière, sont des anciens miliciens de l'ULIMO, le groupe rebelle impliqué dans la guerre civile au Liberia. On reconnaît leur méthode : se droguer, boire, et violer les femmes.

Liberation: Qu'attendez-vous de la communauté internationale ?


Après les condamnations officielles, nous attendons maintenant la mise en place d'une commission d'enquête internationale pour faire toute la lumière sur les assassinats et les viols collectifs perpétrés lundi. Nous demandons également le déploiement d'une force d'interposition de l'Union Africaine, comme au Burundi, pour assurer la sécurité civile jusqu'à la tenue des élections. Le Nigéria pourrait par exemple jouer ce rôle.


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9 octobre 2009 5 09 /10 /octobre /2009 15:03

 
 Menace de mort contre Monsieur Mamadou Mouctar Diallo.

« Ensemble pour une Guinée Nouvelle »


Agrément N° A/2008/1946/MIS/CAB/DNLPAJ/2008 

Communiqué

 La direction des Nouvelles Forces Démocratiques informe l’opinion nationale et internationale que selon des sources sûres et concordantes, un escadron de la mort composé de militaires en civil et d’une milice proche du chef de la junte, le Capitaine Moussa Dadis Camara, vient d’être      constituée pour traquer et éliminer ceux qu’ils appellent « les ennemis de Dadis ». À la tête des personnes visées par cet escadron de la mort se trouverait le leader du NFD, notre leader, Monsieur Mamadou Mouctar Diallo.

Face à cette menace très sérieuse qui pèse sur l’ensemble des forces du changement en général et sur notre leader en particulier, nous rendons le CNDD et son Président responsables de tout ce qui arrivera par le fait de ces sanguinaires.

Tout en demandant à l’ensemble des forces du changement et la communauté internationale d’être attentives aux agissements de ces terroristes déguisés en soldat, rassurons que nous n’abdiquerons jamais devant la terreur.

Vive la démocratie pour que vive la Guinée

La direction du NFD

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9 octobre 2009 5 09 /10 /octobre /2009 11:32

  
  Les Forces Vives refusent de siéger à la commission d'enquête créée par Dadis suite à la   répression sanglante du 28 septembre, et exigent qu'une enquête internationale réellement indépendante soit menée.

  Les Forces Vives "exigent egalement en lieu et place la création d'une commission internationale d'enquête qui pourra effectuer, avec toute la rigueur et l'objectivité requises, les investigations nécessaires pour connaître la vérité"

  Aboubacar Sylla de l’Union des forces du changement (UFC) estime qu'il y a pas de "garantie dans les conditions actuelles".

 

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8 octobre 2009 4 08 /10 /octobre /2009 22:38

 
  La presse dans le viseur des militaires : "On te connaît, on te réglera ton compte"

Publié le 8 octobre 2009

"Si tu passes la porte, je te coupe la langue", "La prochaine fois, quand il y aura des événements, on saura descendre pour te trouver", "On te connaît, on te réglera ton compte". C’est en ces termes que les militaires guinéens s’adressent actuellement aux journalistes de Conakry. Dix jours après la répression sanglante du 28 septembre, Reporters sans frontières dénonce un environnement nauséabond et appelle les médiateurs du conflit à protéger les professionnels des médias.

"Le règlement nécessaire de la crise guinéenne passe non seulement par la protection des civils, mais également par celle des journalistes, lesquels subissent les dérapages des militaires. Quant à Dadis Camara, s’il prétend encore diriger la Guinée aujourd’hui, il doit absolument ramener ses hommes à la raison", a déclaré l’organisation.

L’équipe d’une radio privée, dont certains collaborateurs ont reçu des menaces explicites de la part de militaires appartenant à l’entourage du chef de la junte, travaille désormais barricadée dans ses locaux et se contente d’une programmation minimum. Plusieurs journalistes d’autres médias, dont Reporters sans frontières souhaite préserver l’anonymat pour d’évidentes raisons de sécurité, sont accusés de "donner des informations aux étrangers" et ont reçu des menaces de mort par téléphone. Certains ne signent plus leurs articles, d’autres ont été contraints de fuir leur domicile.

Le 5 octobre, à l’occasion de l’arrivée dans la capitale guinéenne du président burkinabé Blaise Compaoré en tant que médiateur de la crise, des journalistes de médias privés se sont vu barrer l’accès au salon d’honneur de l’aéroport. Certains ont été brutalisés, sous les yeux du ministre en charge de la sécurité présidentielle. Seuls les journalistes des médias d’Etat et de la presse burkinabé ont été admis. A la case Bellevue, où ont eu lieu les entretiens, les bérets rouges ainsi que la garde rapprochée du Dr Frédéric Kolié, ministre de l’Administration du territoire, ont copieusement insulté l’ensemble des journalistes présents et ont promis de s’en prendre à eux, "dès les prochaines émeutes". "Tout le monde en parlera", ont affirmé les bérets rouges. La télévision d’Etat, entre autres, a été accusée de "complicité" avec les manifestants pour n’avoir pas diffusé d’images du saccage d’un commissariat.

Après les événements du 28 septembre à Conakry, Reporters sans frontières avait recueilli le témoignage de Mouctar Bah, correspondant en Guinée pour l’Agence France-Presse (AFP) et Radio France Internationale (RFI). Celui-ci racontait comment son confrère de la British Broadcasting Corporation (BBC), Amadou Diallo, et lui-même avaient été violentés. Lire le précédent communiqué. Ce jour-là, plusieurs journalistes guinéens ont été blessés, parfois à l’arme blanche, après avoir été passés à tabac. Certains ont même été arrêtés, pendant plusieurs heures. Leur matériel a été systématiquement dérobé ou cassé. Aujourd’hui, c’est l’ensemble des journalistes (presse écrite, radio, télévision, mais aussi collaborateurs de sites Internet) qui vit sous la menace.

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8 octobre 2009 4 08 /10 /octobre /2009 15:19

 
Guinéenews© a rencontré ce mercredi aux environs de 11 heures du matin dans son bureau, au cœur du Camp Alpha Yaya Diallo, l’aide de camp du capitaine Moussa Dadis Camara, le lieutenant Aboubacar Diakité dit Toumba, présumé avoir donné l’ordre de tirer sur les manifestants le 28 septembre dernier. Le lieutenant Toumba donne sa version des faits dans un entretien exclusif avec Guinéenews©.

Guinéenews© : Avant de commencer notre entretien, veuillez-vous présenter à nos lecteurs ?

Lieutenant Aboubacar Toumba Diakité :
Avant d’entamer cet exercice que vous me demander, je voudrais tout d’abord et en me joignant au président de la République, le capitaine Moussa Dadis Camara qui est le commandant suprême des forces armées guinéennes, m’acquitter d’un devoir, celui de présenter mes condoléances aux familles de tous ceux et de toutes celles qui ont été victimes de ces douloureux événements du 28 septembre. C’est pourquoi, vous me laisserez donc observer avant de commencer une minute de silence à leur mémoire…

Cela dit, je me nomme Diakité Aboubacar, communément appelé Toumba. Je suis l’aide de camp de son Excellence le Président de la République, chef de l’Etat, président du CNDD, Commandant en chef des forces armées guinéennes, le capitaine Moussa Dadis Camara. En même temps, j’assume les fonctions de commandant de la garde présidentielle et coordinateur du régiment commando de la République de Guinée. Je remplis actuellement par la volonté de Dieu et du Président Dadis ces responsabilités.

Au sein des forces armées guinéennes, je suis de la promotion 2001. Avant d’intégrer les rangs de l’armée, je précise que j’ai une formation de médecin. A cet effet, j’ai servi comme médecin chef du détachement des rangers à la quatrième région militaire, je veux parler de la ville de N’Nzérékoré. Là-bas, j’ai assuré la fonction de médecin chef par intérim du Bataillon des commandos rangers basés à Sôrônkôny basé à Kankan. Pour des nécessités de service, j’ai été envoyé à la Direction générale des services de santé des armées au BQG, Quartier Général, pour assumer les fonctions de médecin chef au service de cardiologie des forces armées. C’est de là et toujours pour des raisons de service, que j’ai été affecté à l’école de la gendarmerie de Sonfonia. A partir de là, j’ai bénéficié de la confiance de son excellence, le capitaine Moussa Dadis Camara pour assumer les fonctions de son aide de camp. Poste que j’occupe présentement.

Guinéenews© : Après les événements tragiques du 28 septembre, beaucoup de témoignages vous accusent d’avoir été celui qui aurait conduit la répression contre les manifestants au Stade. Aujourd’hui, que répondez-vous à ces accusations et quelles explications pouvez-vous nous donner par rapport à cette situation ?

Lieutenant Aboubacar Toumba Diakité :
Vous me posez une question pertinente et d’actualité d’autant qu’elle concerne aujourd’hui la destinée de notre nation. Je crois sur la foi que je dois dire pour la vérité des faits ce que j’ai personnellement vécu. En effet, c’est au petit matin du 28 septembre 2009, qu’on a été informé du mouvement des partis politiques et la descente de certains militaires à l’encontre des militants de ces partis politiques dont la manifestation avait commencé à prendre une allure débordante en s’attaquant aux édifices publics. Comme on le sait, les militaires habitent de part et d’autre dans les quartiers que dans les garnisons. Nous avons donc appris que les militaires sont descendus pour aller disperser ces militants des partis politiques.

Aussi, comme on le sait tous, le président Moussa Dadis Camara est un homme qui a toujours eu le courage d’affronter les problèmes de l’armée. Comme par le passé, c’est lui-même qui se déplaçait pour aller rappeler la troupe à l’ordre et l’ordonner de replier dans ses garnisons.

Mais, aujourd’hui avec les nouvelles fonctions plus complexes de président de la République qu’il incarne, cela ne pouvait pas se passer comme il le faisait pendant qu’il n’assumait pas cette fonction. Ainsi, lorsque moi je venais, j’ai trouvé le président de la République en position de sortir pour aller faire retourner les militaires et les empêcher de céder à la provocation des leaders de partis politiques. Il n’a jamais été question que les militaires partent parce qu’il avait lui-même promis que les militaires ne sortiront jamais pour s’opposer à la manifestation des partis politiques puisqu’il y a des forces de l’ordre formées pour ce genre de maintien d’ordre. Ce jour, en laissant le président aller en personne dans ce trouble comme il aimait à le faire dans le temps et que par malheur, on ne le souhaite jamais, quelque chose lui arrivait de mal, je pense en toute sincérité que ma responsabilité serait engagée au premier plan. Etant donc son Aide de camp actuel, je ne pouvais en aucun cas me permettre un tel risque pour le pays et pour la vie du chef de l’Etat qu’il incarne. Il fallait que j’assume en toute responsabilité, ce devoir de confiance inestimable qu’on a placée en moi pour assurer sa sécurité. C’est ainsi que j’ai laissé consigne de veiller sur le papa (ndrl le capitaine Dadis). Après quoi, moi, je suis sorti dans la cour. En même temps, j’ai aperçu des militaires partir également. C’était aux environs de 11 heures et la manifestation avait débuté vers les 8 heures. A 9 heures, si mes souvenirs sont aussi exacts, les gens étaient déjà arrivés. Donc, je ne pouvais plus rester. Je devais jouer le rôle qu’en temps normal le président de la République devait jouer en faisant replier les militaires dans les casernes. C’est ce qui a motivé mon déplacement en lieu et place avec son autorisation en tant que son aide de camp de partir sur le terrain et essayer de faire entendre raison aux soldats.

A mon arrivée, j’ai trouvé que la situation avait dégénéré autrement. Il y avait toute une pagaille indes criptible. Des leaders politiques se trouvaient entre les mains de militaires. Et imaginer les conséquences pour le tissu social lorsqu’un leader politique arrivait à perdre la vie dans une telle situation. Comme le président Dadis pouvait s’il était présent sur le terrain, je me suis fais le premier devoir de sauver la vie des leaders politiques. C’est ce qui fut fait. Ces leaders peuvent en témoigner parce que ce sont des personnes d’une probité morale irréprochable. Je vous avoue que j’ai moi-même reçu des coups. A mon tour, je frappais des hommes en uniforme. J’étais très envahi. J’ai fait évacuer les leaders. Il y en a qui ont dû en témoigner. Certains parmi eux affirment que n’eut été la présence de Toumba, ils n’auraient pas eu la vie sauve. C’est ce devoir que j’ai fait au nom du président de la République. Je les ai fait fuir en les embarquant à bord de mon véhicule personnel pour aussi aller rendre compte au chef de l’Etat. Sur les lieux, il m’a ordonné automatiquement en me disant « Toumba, conduit-les à la clinique Ambroise Paré. C’est ce qui a été fait. Par rapport à tout ce que j’apprends aujourd’hui contre moi, je vous assure que ma profession ni ma probité morale ne me permettent pas d’avoir une conduite inhumaine et barbare sur mon prochain. Dès le début, des leaders qui sont des personnalités crédibles aux yeux de l’opinion nationale et internationale, ont affirmé en toute liberté leur reconnaissance à ma personne pour ce rôle que j’ai joué en leur sauvant la vie. Ils témoignent volontiers que grâce à Toumba, le pire a été évité. En tout cas, en ce qui concerne la vie de ces dirigeants de partis politiques. Connaissant les éventuelles conséquences que la mort d’un leader pouvait entraîner pour le pays, je me suis fixé pour premier objectif d’aller les sauver. Cela est facilement vérifiable sur des images que les gens ont pu prendre ce jour. Voyez sur toutes les images, vous ne verrez nulle part la photo d’un béret rouge.

Voilà donc succinctement retracée la réalité des faits malheureux et non souhaités survenus le 28 septembre dernier dans notre pays.

Guinéenews© : En arrivant donc au Stade avec votre groupe quel a été votre constat. Y avait-il eu des morts et des blessés. Si oui, qui aurait donc ordonné aux militaires d’ouvrir le feu ?

Lieutenant Aboubacar Toumba Diakité :
Avant d’arriver au Stade du 28 septembre, j’ai dû constater sur mon passage, des traces d’actes de pillages perpétrés par des manifestants. Il y a eu des commissariats incendiés et des édifices publics vandalisés. Des manifestants se sont saisi des armes qui étaient stockées dans ces commissariats. Malgré la gravité d’un tel acte, je n’ai jamais ordonné d’ouvrir le feu parce que je ne vois pas pour quel intérêt je peux ordonner à un militaire d’ouvrir le feu sur des manifestants civils.

Quand j’arrivais comme je l’ai dit ci-haut, on a trouvé sur place une sacrée pagaille au point qu’on ne pouvait même pas prêter attention à ces détails auxquels vous faites allusion. Imaginez-vous depuis onze heures, il y avait cette pagaille qui avait commencé à l’intérieur du stade. On a trouvé une bagarre généralisée. Les uns s’attaquaient aux autres. Il y avait des gendarmes et des policiers là-bas qui peuvent bien en témoigner.

Quand je suis entré, ma première mission a été de sauver la vie des civils et notamment les leaders. Je ne sais pas d’où sont venus les tirs. Puisque d’après le constat des médecins, il n’y a eu que quatre corps qui ont reçu des balles, et ça aussi, nous précise-t-on, par des balles perdues. Qui sait là où ils se sont procurés des armes s’ils ont tiré ou pas. Puisque le militaire s’il doit tirer, je crois ce sont des tirs précis mais pas des tirs incontrôlés. Par rapport à la responsabilité des tirs, je vous affirme que je n’ai jamais donné des instructions dans ce sens. Egalement, je dois vous préciser qu’en arrivant, je n’ai pas constaté de tirs. C’est une pagaille que j’ai constatée entre les forces de l’ordre et les manifestants. Donc, mes militaires n’ont pas eu l’accès. Il a fallu que je m’engage personnellement pour venir sauver les leaders présents à la tribune. Je suis sûr et certain que ces leaders, s’il est vrai qu’ils sont véridiques, ils pourront le témoigner.

Guinéenews© :Pourtant de nombreux témoins affirment qu’au Stade il n’y avait que des bérets rouges qui ont agi et ouvert le feu, qu’en dites-vous ?

Lieutenant Aboubacar Toumba Diakité :
C’est ce que je viens de vous dire tout de suite. A travers les images parce que celles-ci ne trompent pas, elles constituent des preuves concrètes auxquelles tout le monde a accès et qu’on peut aussi vérifier très facilement. J’ai la dernière parution du journal panafricain ‘’Jeune Afrique’’ ici avec moi. Vous pouvez le vérifier sur les images qu’il nous rapporte. Et vous allez constater avec moi qu’il n’y a pas un seul béret rouge là-dedans par rapport aux événements du Stade. Je pense que ce sont les forces de l’ordre qui sont là. Et parce que je suppose que l’armée n’est pas formée pour le maintien d’ordre. Donc, on a cette probité morale. Egalement, l’armée n’est pas formée contre sa propre population. L’armée par nature est et doit rester un arbitre dans son pays. Je crois savoir que c’est ce rôle d’arbitre qu’elle a joué en essayant d’épargner la vie des leaders politiques.

Guinéenews© :D’autres personnes et victimes soutiennent qu’il y a eu aussi des cas de viols commis par des soldats, qu’en dites-vous ?

Lieutenant Aboubacar Toumba Diakité :
Par rapport aux cas de viols auxquels les gens font allusion, même s’il y a eu des viols, en raison des circonstances dans lesquelles je suis rentré, moi Toumba, je ne pouvais pas prêter attention à cela. Je n’en ai pas constaté. Parce que dès que j’ai embarqué les leaders, j’ai quitté en catastrophe les lieux.

Guinéenews©: En tant que commandant de la garde présidentielle et aide de camp du président que nous diriez-vous par rapport aux affirmations selon lesquelles d’anciens éléments de l’Ulimo seraient infiltrés dans vos rangs ?

Lieutenant Aboubacar Toumba Diakité :
Je voudrais dire à ceux qui affirment d’ailleurs sans preuve que la garde présidentielle est infiltrée par des étrangers, de venir le vérifier eux-mêmes ici au camp. Nous n’avons pas d’autres endroits que le camp Alpha Yaya Diallo. Je mets ces affirmations au compte des allégations mensongères. La garde du président Dadis est composée uniquement et exclusivement de soldats guinéens régulièrement recrutés dans l’Armée. Je pense qu’on a suffisamment de bons soldats guinéens formés pour aller prendre d’autres personnes en dehors de la Guinée.

L’armée n’est pas en manque de soldats valeureux pour aller prendre des inconnus je ne sais où pour assurer la protection du président de la République de Guinée. Il n’y a aucun étranger avec nous ici parmi les gardes présidentiels. Ils sont tous sur des listings de l’armée régulière guinéenne. Ceux qui le disent doivent être vraiment à cours d’arguments.

Guinéenews© : Nombreuses sont des personnes qui suggèrent de plus en plus aujourd’hui l’envoi des forces d’interposition en Guinée. Que pensez-vous de cette initiative ?

Lieutenant Aboubacar Toumba Diakité :
Je pense que le président de la République a été on ne peut plus clair sur cette question. Ce qu’il a dit est et reste ce qu’il est. Parce que la Guinée n’a vraiment pas besoin de cette force d’intervention. Il n’y a que certaines personnes mal intentionnées qui sont en train d’attiser le feu et de dramatiser les difficultés que notre pays est en train de traverser en ce moment. Le président de la République si je me permets de le paraphraser a dit que la Guinée n’a pas besoin de forces d’interposition et je crois il avait donné les raisons sur lesquelles je ne reviendrais pas ici. Moi, je ne pourrais pas dire plus que ça.

Je dirais que notre pays n’a jamais connu l’intervention d’une quelconque force étrangère sur son sol. Au lieu de soutenir l’envoi de ces forces dont les frais d’entretien seront extrêmement coûteux, je pense qu’on pourrait faire une économie de ces dépenses en acceptant de les investir dans la formation et la restructuration de l’armée tant revendiquée par le président de la République afin qu’elle soit vraiment une armée républicaine digne de nom et comme il en existe ailleurs. L’entretien d’une force d’interposition exige énormément de fonds qu’on pourrait mobiliser pour la réforme de l’armée guinéenne qui en a tant besoin aujourd’hui.

Guinéenews© : A l’arrivée du président Blaise Compaoré à Conakry, beaucoup ont remarqué votre absence sur les lieux de l’accueil à l’aéroport et aux Cases Bellevue. Une absence que certains assimilent à une pression du ministre de la Défense, le Général Sékouba Konaté qui vous aurait même intimé l’ordre de vous effacer carrément derrière le président Dadis. Et il y a même des informations qui indiquent que vous avez fui et que vous seriez activement recherché. Qu’en est-il concrètement ?

Lieutenant Aboubacar Toumba Diakité :
Je pense que si cela est comme le disent ces colporteurs de mensonges, cette mesure ne les concerne guère. Elle ne regarde que moi et moi seul. Mais ces boniments ne me dérangent point. Je pense que comme tout soldat de l’armée guinéenne, je suis sous commandement hiérarchique. Je suis vertueux et respectueux de cette hiérarchie militaire. Dans les jours à venir, ceux qui le disent l’apprendront à leurs dépens. Je crois qu’il faut laisser le temps au temps. Car, seul le temps finit par juger et donner raison. Donc, ils sauront si Toumba pour quelles que raisons que ce soit a fui ou va fuir son pays. Je ne sais pour aller sur quelle planète. Qu’est-ce qu’ils reprochent à Toumba ces personnes qui veulent me dénigrer. Qu’est-ce que Toumba a fait ? Je crois avoir agi en tout patriotisme pour sauver la vie des leaders comme l’a voulu et souhaité mon commandant en chef, le capitaine Dadis. Je ne pense pas que cela puisse déranger certains au point d’assimiler cet acte ô combien salutaire à un quelconque acte délictuel. Comment ces mêmes personnes puisqu’elles sont infatigables seront surprises par ce que le temps leur apportera tôt ou tard comme réponse par rapport à ma personne et à mon attitude. Ne soyons pas pressés, avec un peu de patience et de raison les choses se décanteront d’elles mêmes.

Guinéenews© : S’il vous était donné d’adresser un message au peuple de Guinée et aux nombreuses familles victimes de ces événements du 28 septembre, que diriez-vous ?

Lieutenant Aboubacar Toumba Diakité :
Le dernier de mon entretien va à l’endroit des victimes et parents de victimes. Pour ce faire, je me joins au président de la République, le capitaine Dadis, père de la nation pour présenter mes sincères condoléances les plus attristées à toutes les victimes de ces douloureux événements survenus au Stade du 28 septembre.

Ces mêmes condoléances s’adressent à leurs familles et au peuple de Guinée. En même temps leur donner l’assurance que nous continuerons malgré ce qui est arrivé à nous confondre à leur cause qui est celle de leur défense. Nous sommes ici pour eux. Il faut qu’ils acceptent de voir bien le fond du problème. Il ne faut pas qu’ils acceptent de créer un clivage entre eux et leur armée. Par ce que nous leur appartenons et nous sommes issus d’eux. Nous devons vivre en parfaite harmonie, la cohésion nationale. Malheureusement, ceux qui veulent diviser ou veulent voir le pays divisé ont tendance à noyer sur ceux qui prônent l’unité et la cohésion de notre patrie commune, la Guinée. Il y en a qui sont actuellement manipulés par l’étranger. Il faut qu’ils se ressaisissent en se souvenant que nous ne vivons pas l’époque de la colonisation. Nous sommes et resterons à leur entière disposition.

Propos recueillis par Camara Moro Amara pour Guinéenews

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8 octobre 2009 4 08 /10 /octobre /2009 13:46

 

Le Forum des Forces Vives de Guinée, profondément choqué par la barbarie avec laquelle la garde rapprochée du chef de la junte, le Capitaine Moussa Dadis Camara a dirigé le massacre près de 200 de nos compatriotes:

·         s'incline  pieusement devant la mémoire des victimes du 28 Septembre dernier et adresse au peuple de Guinée ses condoléances les plus émues pour cette tragédie sans précédent dans l'histoire de notre pays.

·         exprime sa solidarité active aux blessés, ainsi qu'aux femmes qui ont été sauvagement agressées et humiliées.

·         rappelle que des centaines de personnes sont toujours incarcérées, dans des conditions inhumaines dans les différents camps militaires de Conakry et dans d'autres endroits non conventionnels et que la vie de ces innocents est dangereusement menacée.

·         insiste sur l'impérieuse nécessité de maintenir la mobilisation générale des populations pour imposer la libération immédiate de nos frères et sœurs détenus et séquestrés, ainsi que pour retrouver et restituer les dépouilles mortelles aux familles.

·         remercie les populations pour leur grandiose mobilisation du 28 Septembre dernier, montrant ainsi à la face du monde, leur attachement aux principes démocratiques défendus par le Forum des Forces Vives de Guinée et les encourages à continuer le combat pour la liberté et la démocratie;

·         réaffirme qu'une sortie de crise apaisée et acceptable pour la guinée nous impose de rester fermes et déterminés jusqu'à l'aboutissement de nos légitimes revendications.

Pour ce faire, le  Forum des Forces Vives de Guinée appelle tous les musulmans et chrétiens de Guinée à faire du Vendredi 09 et du Dimanche 11 Octobre 2009, des journées de recueillement et de prières pour le repos des âmes de nos martyrs du 28 Septembre 2009

Que Dieu le Tout Puissant Sauve la Guinée !

                                                                                                                  
                                                                                                 Conakry le 07 Octobre 2009

                                                                                                 Le Forum des Forces Vives de Guinée

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7 octobre 2009 3 07 /10 /octobre /2009 23:12

 
  Le Président empêche l'arrestation du premier suspect, sinon le premier exécutant de la boucherie humaine du 28 septembre.

 Et dans une fuite en avant, il annonce la création d'une commission nationale d'enquête indépendante sur les massacres, lui attribuant la charge de conduire les investigations sur les évènenements survenus le 28 septembre et les jours suivants, avec tous les pouvoirs de police judiciaire sur l'ensemble du territoire.

  Mais de qui se moque t-on encore ? Pourquoi le Lieutenant Toumba, formellement reconnu dans plusieurs témoignages qui l'accusent d'avoir donner l'ordre aux bérets rouges d'ouvrir le feu sur des manifestatants pacifiques et désarmés, reste protégé par le Président Dadis ?

  D'après un militaire au camp Alpha Yaya, le Président s'est senti plus fort avec la montée de Toumba au seine de sa garde. Il y est devenu l'homme à qui Dadis depend le plus, celui qui a fait venir les jeunes de la foret pour suivre les entraînements à Forecariah.

  Il faut dire aussi que les arrestations, les intimidations continuent dans les rangs de l'armée, dont une majorité commence à trouver ce spectacle dangereux.

  Selon encore cette source, Pivi pourrait avec le Général de Brigade Sékouba Konaté, la Gendarmerie, et le Général Tôtô avec son Ministère..., pourraient déposer Dadis pour sauver le CNDD, et faire respecter les promesses du 23 décembre 2008.

  A l'heure de cette mise en ligne, un face à face opposerait les hommes de Pivi et ceux de Toumba au sein du camp Alpha Yaya.

A SUIVRE...

   
   

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