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Violences politiques -GUINEE-

20 janvier 2010 3 20 /01 /janvier /2010 15:32

 SIDYA-copie-2.jpg
Après un exil forcé de trois mois, Monsieur Sidya Touré, président de l’Union des Forces Républicaines (UFR) est attendu ce Mercredi 20 janvier 2010 à Conakry.

Il arrivera aux environs de 19H par le régulier d’Air France en provenance de Paris.

De sources bien informées, il sera reçu au bas de la passerelle par le tout nouveau Premier ministre désigné par le forum des Forces Vives , M Jean Marie Doré, et la totalité des membres du Bureau exécutif National de son parti, l’UFR.

Pendant ce temps, les cadres des seize (16) Bureaux Fédéraux de la ville de Conakry et ses proches collaborateurs seront mobilisé à sa résidence de La Minière pour l’accueillir et lui exprimé leur joies de le revoir.

L’événement sera couvert par TV5 et plusieurs radios et journaux guinéens.

Source : ufrguinée.org

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20 janvier 2010 3 20 /01 /janvier /2010 13:27

USA.jpg
QUESTION
:  j'ai une question sur la Guinée. Récemment, Johnnie Carson (secrétaire d'Etat adjoint aux Affaires africaines) a visité le Maroc, où il a rencontré avec son homologue français Pierre Parent, le président par intérim au Maroc. Et à la suite de cette visite, les parties ont signé un mémorandum de compréhension au Burkina Faso. Quel est le niveau de satisfaction pour les États-Unis sur cet accord ? Et quelle est votre appréciation du rôle joué par le Maroc dans le fait de faciliter la négociation entre les parties ?


M. CROWLEY: Vraiment, nous sommes encouragés. Je crois très bientôt, si ce n’est pas aujourd'hui, vous allez avoir, je pense, Ellen Johnson-Sirleaf du Liberia est en train de persuader le président par intérim, pour officiellement commencer le processus de transition vers une élection dans les mois à venir.

Nous sommes, donc nous sommes encouragés par les actions prises, qui mènent à terme sur l'accord qui a été atteint. Nous sommes très reconnaissants au Gouvernement du Maroc et au Gouvernement de Burkina Faso pour leurs efforts. Et nous continuerons à être directement engagés avec les fonctionnaires à Conakry, en même temps qu’ils travaillent pour faire exécuter l'accord et restituer le gouvernement civil à ce pays.


18/01/2010

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20 janvier 2010 3 20 /01 /janvier /2010 09:54
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Dominique Bangoura, présidente de l'observatoire politique et stratégique de l'Afrique à l'université Paris 1, revient sur la nomination ce mardi d'un Premier ministre de transition en Guinée, l'opposant Jean-Marie Doré.

Recueilli par Sylvain Mouillard

L'opposant guinéen Jean-Marie Doré, le 17 décembre 2009 à Dakar.

L'opposant guinéen Jean-Marie Doré, le 17 décembre 2009 à Dakar. (AFP Seyllou)


L'opposant Jean-Marie Doré a été désigné mardi comme Premier ministre d'une délicate transition en Guinée, une étape importante peu après la signature d'un accord de sortie de crise prévoyant une élection présidentielle «dans six mois» pour un retour des civils au pouvoir.


La leader syndicale et figure de proue de la contestation Rabiatou Sérah Diallo ainsi que le premier vice-président de la junte et ministre de la Sécurité dans le gouvernement sortant, le général Mamadouba «Toto» Camara, ont été nommés vice-Premier ministre.


Âgé de 71 ans, Jean-Marie Doré est président de l'Union pour le progrès de la Guinée (UPG, opposition) et porte-parole des Forces vives (opposition, syndicats et société civile). Il avait été blessé pendant la
répression sanglante par les forces de sécurité d'une manifestation de l'opposition, ayant fait plus de 150 morts le 28 septembre à Conakry.


Dominique Bangoura, docteur en science politique et présidente de l'observatoire politique et stratégique de l'Afrique à l'université Paris 1, revient sur ces nominations et le processus politique en Guinée.


Comment analysez-vous la nomination de Jean-Marie Doré au poste de Premier ministre chargé de la transition?


C'est une avancée importante sur le plan politique, qui relance le processus de transition, si le décret de sa nomination est effectivement signé. On reprend le processus abandonné il y a un peu plus de six mois qui devait permettre l'établissement d'un pouvoir civil après une succession de dictature civile et de régimes militaires en Guinée depuis l'indépendance.


Le gouvernement de transition sera composé de 10 membres du CNDD, 10 de l'opposition et 10 issus des régions. Que cela signifie-t-il?


La composition du nouveau gouvernement reflète une volonté de consensus politique et d'équilibre régional. Après une brève expérience infructueuse sous Lansana Conté, avec Kouyaté, c'est la première fois qu'un homme politique de l'opposition arrive au poste de Premier ministre. Je vois une sorte de partage du pouvoir entre la junte, les partis politiques, et même les forces sociales avec la nomination de Mme Diallo au poste de vice-Premier ministre.


Qui est Jean-Marie Doré? Le fait qu'il soit originaire de la même région que Dadis, la Guinée forestière, a-t-il pu jouer dans sa nomination?

Son origine a effectivement peut-être joué un rôle. Cela peut calmer les pro-Dadis Camara. La principale question, désormais, c'est de savoir si Doré pourra mener la transition à son terme. Il a eu l'honnêteté de dire avant sa nomination qu'il souhaitait se présenter à la future présidentielle. Cela a clarifié les choses, et il semble maintenant que cela ne soit plus d'actualité. Jean-Marie Doré fait partie de l'opposition depuis longtemps, il a beaucoup d'expérience, il a su travailler avec les Forces vives dont il est le porte-parole depuis un an.


C'est important que Doré soit issu d'un parti d'opposition. En 2006-2007 (période de protestation de la société civile, ndlr), le mouvement était conduit par les forces sociales. Aujourd'hui, la donne a changé. Les Forces vives ont retrouvé les partis politiques. Les leaders politiques ont montré leur capacité à mobiliser, en particulier le 28 septembre 2009 au Stade de Conakry. On se souvient de la répression sanglante et des viols collectifs qui ont été menés ce jour-là par les forces armées à l'encontre des citoyens et des militants.


Quel est désormais la principale tâche du Premier ministre issu de l'opposition?


La principale tâche est d'organiser et de réussir une élection présidentielle libre, crédible et transparente. Son principal défi sera de tenir tête à la junte. Est-ce que l'accord signé ce week-end va tenir? Est-ce que les faucons du clan de Dadis ne vont pas tenter de s'immiscer dans ce processus? Lorsque Lansana Conté était malade (2006-2008), ses proches le faisaient parler.


Le risque, c'est que cela se reproduise à nouveau avec les hommes de Dadis. Il faut espérer que le processus de transition permette, parallèlement à la reprise du processus électoral, un début de réforme des forces armées en Guinée. Il faut rassurer l'armée sur ce qu'elle sera après l'élection: lui montrer qu'elle ne sera ni inquiétée par un futur gouvernement civil, ni délaissée par l'Etat.


Un mot sur les deux dirigeants de la junte: Dadis Camara, «en convalescence» au Burkina Faso, est-il définitivement hors-jeu? Sékouba Konaté a-t-il réussi la transition démocratique?


On a vu des photos de Dadis et entendu sa voix ce week-end. Il est clair pour tout le monde qu'il ne pourra pas revenir au pouvoir dans les six mois. Par la suite, il pourrait aussi être inquiété par la justice pénale internationale pour son implication dans les massacres et viols du 28 septembre.


Quant à Konaté, il faut saluer le fait qu'il a su s'imposer et faire signer cet accord. Mais restons vigilants. Les militaires disposent de la force, et on n'est jamais totalement sûr de l'issue de la transition tant qu'on n'y sera pas parvenu. L'important pour la Guinée, c'est d'obtenir le changement, c'est-à-dire une alternance démocratique, tant attendue par les populations depuis plusieurs années.

Sources : liberation.fr


Liens :

- Dominique Bangoura (FUDEC) sur VOA : "le discours du général Sékouba Konaté est même régressif"

-  Dominique Bangoura (FUDEC): " le médiateur vient lui-même de se disqualifier, de se mettre hors jeu...,toute médiation exige la neutralité, la pondération, l’honnêteté..."



 
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20 janvier 2010 3 20 /01 /janvier /2010 08:59

 drapeau_du_canada.jpg
Le ministre des Affaires étrangères, l’honorable Lawrence Cannon, a salué aujourd’hui la déclaration conjointe de Ouagadougou du 15 janvier :

« Le Canada salue les dispositions de la déclaration conjointe de Ouagadougou du 15 janvier 2010 et la volonté manifeste de la junte militaire d’appuyer le projet de transition en vue de rétablir l’ordre constitutionnel en Guinée dans un climat pacifique.

« Le Canada souligne tout particulièrement l’annonce d’un gouvernement d’union nationale avec une participation active des Forces vives, la tenue d’élections dans un délai de six mois, et le fait que les intervenants de cette transition ne se présenteront pas aux prochaines élections. Le Canada est particulièrement encouragé par les dispositions de la déclaration conjointe qui visent à instaurer un pouvoir civil afin de protéger les intérêts du peuple guinéen.

« Le Canada appuie le fort engagement africain qui a contribué à cette étape décisive qu’est la déclaration conjointe de Ouagadougou. Le Canada félicite tous ceux qui ont déployé des efforts soutenus afin de résoudre la crise guinéenne, en particulier la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest, le président du Burkina Faso, M. Blaise Compaoré, qui a agi en tant que médiateur, et l’Union africaine.

« Le Canada exhorte la junte militaire à respecter ses engagements pour mettre fin à cette crise qui menace la stabilité de toute la sous-région. Le Canada continuera de suivre l’évolution de la situation en participant au Groupe international de contact sur la Guinée. »

Pour de plus amples renseignements, les représentants des médias sont priés de communiquer avec :

Natalie Sarafian
Attachée de presse
Cabinet du ministre des Affaires étrangères
613-995-1851

Le Service des relations avec les médias des Affaires étrangères
Affaires étrangères et Commerce international Canada
613-995-1874.

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20 janvier 2010 3 20 /01 /janvier /2010 08:33
Cellou-20UFDG.jpg
Audio :


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19 janvier 2010 2 19 /01 /janvier /2010 23:32
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19 janvier 2010 2 19 /01 /janvier /2010 13:44

Sekouba-20Konate2.jpg
Unde ceux qu'Idrissa Chérif traitait de tous les noms, il y a à peine quelques semaines, a été pour lui, et maintenant, choisi "non seulement pour son expérience mais aussi pour sa connaissance de la politique guinéenne. Il va conduire un gouvernement de mission, notamment la poursuite de la transition".

Maintenant, nous rentrons dans le vif du sujet; les hommes politiques ont désormais, en possession des clés, même si le risque que des radicaux, qui n'auraient pas dit leur dernier mot, cherchent à déstabiliser la nouvelle autorité est réel. Surtout la question sécuritaire, que certains pourraient utiliser, pour invoquer une reprise en main du pouvoir.

Idrissa Cherif disait au lendemain de l'exigence par l'UA, d'un engagement écrit du capitaine Dadis de ne pas se présenter aux élections : "même si, nous abandonnons le pouvoir aujourd'hui au profit d'un gouvernement civil, il sera balayé dans les 24 heures par d'autres militaires". Et 
selon lui : "le gouvernement sera formé de 30 membres: 10 désignés par le CNDD (Conseil national pour la démocratie et le développement, junte), 10 par l'opposition et 10 issus des quatre régions de Guinée".

Et d'après nos sources, le CNDD devrait garder les postes de souveraineté "Défense, Affaires étrangères, Économie et Finances".

Donc, une vigilance accrue sur certains individus, dont le colonel Moussa Kéita, Tiegboro Camara, Pivi, et les clans autour de lui..., doit être observée.



 

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19 janvier 2010 2 19 /01 /janvier /2010 11:56
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19 janvier 2010 2 19 /01 /janvier /2010 11:42


De passage à Conakry pour quelques jours, l'ancien champion du monde de boxe Lansana Béa Diallo suit de près la situation politique en Guinée.Après le ring, l'enfant terrible de la boxe s'apprête à descendre dans l'arène politique guinéenne.Peu avant son départ pour Bruxelles samedi soir, nous l'avons rencontré à son domicile de Conakry, où Béa Diallo très détendu, nous explique sa vision de la Guinée.Entretien exclusif sur Africaguinee.com...

Africaguinee.com : Bonjour Monsieur Béa Diallo. J'imagine c'est une joie pour vous de retrouver notre pays, malgré cette crise que nous traversons. Peut-on savoir les raisons de votre séjour en Guinée ?

Lansana Béa Diallo :
Effectivement ! Je suis très heureux de retrouver mon pays malgré la crise qu’il traverse aujourd’hui. Le but de mon voyage est de venir participer à cette démocratie qui est en phase de se mettre en place : cet espoir qu’on nous donne.

L’objectif est de venir faire une proposition de sortie de crise en même temps lancer un grand mouvement qui va nous permettre de mobiliser les jeunes autour d’un projet commun pour unir les jeunes. C’est de dire aux jeunes d’arrêter d’être divisés, que cet avenir leur appartient et que s’ils veulent le changer, il faut qu’ils bougent, il faut qu’ils soient plus unis quelque soient leurs ethnies.

A travers ce mouvement, on va initier des projets d’insertion d’emplois pour les jeunes et les femmes. Parce que les jeunes et les femmes n’ont pas d’emplois en Guinée. Les jeunes et les femmes ont été sacrifiés depuis des années comme s’ils n’avaient pas d’avenir dans notre pays.

Depuis quelques temps, vous ne cachez pas vos ambitions politiques en Guinée. Quelles solutions préconisez vous pour une sortie de crise dans notre pays ?

Non ! Je n’ai aucune ambition politique en Guinée. Du moins pas pour l’instant. Je suis simplement un Guinéen qui a réussi à l’extérieur. Je suis aujourd’hui dans les institutions Européennes les plus importantes.

Je suis député au parlement Belge. J’ai donc une réelle expérience politique. J’essaie donc d’apporter à mon pays mon expérience, mon expertise et ma solution pour une sortie de crise.

Si ce n’est pas maintenant à quand donc peut on s’attendre à votre candidature à la magistrature suprême de la Guinée ?

Ce sont les jeunes de Guinée qui me demandent de présenter ma candidature aux élections Présidentielles. Je pense que puisqu’ils me le demandent, je le ferai un jour. Il ne faudrait pas que les jeunes et les femmes continuent à être oubliés.

Justement, avez-vous des projets concrets pour l’émancipation des jeunes et des femmes de votre pays que vous prétendez oubliés ?

Dans le plan de sortie de crise, nous avons proposé notamment qu’il y ait un tiers de femmes et un tiers de jeunes de 25 à 45 ans. On a vraiment envie qu’il y ait un équilibre dans ce gouvernement de transition.

Quant à moi, j’ai dit aux jeunes de ne pas perdre de l’espoir. Je leur ai promis qu’à travers un mouvement, nous allons essayer de trouver des financements qui vont nous permettre de les accompagner à travers des projets concrets que nous mettrons en place très bientôt.

J’ai beaucoup de projets pour aider les jeunes. C’est la corruption qui nous cause d’énormes problèmes. Aujourd’hui en Guinée si on finance un projet, 95% des fonds rentrent directement dans les poches des gens. Donc nous sommes obligés de commencer par des projets de formations, de sports, d’informatique… C’est pour cela que nous avons créé le MGN.

Parlez-nous de ce MGN…

Le MGN est un mouvement pour une Guinée nouvelle. Le but de ce mouvement est de s’investir avec des vrais projets. Moi je trouverai des financements en Europe pour l’intérêt de notre société.

Comment avez-vous accueilli les accords de Ouagadougou du 15 janvier 2010 sur la transition en Guinée ?

J’étais heureux comme tous les Guinéens. Je me suis dis que les actions de la communauté internationale ont enfin porté fruits. Je me suis dit aussi que le Général Sékouba Konaté a tenu le coup.

On a fait comprendre à cette branche infiniment petite de l’armée, qu’elle est obligée d’abdiquer et qu’elle ne peut pas résister à la volonté de la population de changer les choses. C’est donc avec un grand bonheur que j’ai accueilli ces accords.

Maintenant que ces accords sont obtenus, qu'est ce qui nous reste encore à faire selon vous pour que cette transition réussisse ?

C’est d’être unis ! A présent la balle est dans notre camp. Il faut maintenant faire des bons choix en mettant l’intérêt de la nation au dessus de tout.

Au niveau de l'opposition, les tractations continuent pour le choix du futur Premier Ministre. Votre pronostic...

Pour moi si les forces vives n’arrivent pas à s’entendre, elles vont s’affaiblir. Si elles proposent deux ou plusieurs candidats et demandent au Président intérimaire de faire son choix elles s’affaiblissent. Les forces vives doivent s’unir et s’entendre sur un seul candidat.




Quels sont les leaders politiques et les membres de la junte et du gouvernement que vous avez rencontré depuis que vous êtes en Guinée ?

Ici j’ai rencontré Hadja Rabiatou Sérah Diallo, secrétaire général de la confédération national des travailleurs de Guinée (CNTG) ; Colonel Moussa Keïta, ministre secrétaire permanent du CNDD et tant d’autres.

Mais avant de venir en Guinée j’avais déjà rencontré quelques leaders politiques notamment Ibrahima Abé Sylla de la NGR, Mouctar Diallo des NFD, Aboubacar Sylla de l’UFC…

Quels conseils leur avez-vous donné pour une sortie de crise en Guinée ?

Je leur ai dit que ce n’est plus le moment de penser à soi. Je leur ai demandé de penser au peuple et de mettre l’intérêt de la nation au dessus des ambitions personnelles.

J’espère maintenant qu’ils vont bien réfléchir et s’entendre sur une personne neutre, compétente, idéale… qui aime notre patrie et qui nous permettra d’avoir d’élections libres, transparentes et crédibles.

Selon vous quel rôle l'ancien Président Lansana Conté a-t-il joué dans la crise Guinéenne actuelle ?

C’est ce que nous vivons aujourd’hui. Le rôle qu’il a joué est là, on le constate. Il est clair que Lansana Conté a joué un rôle négatif et très néfaste. Mais tous les Guinéens sont responsables parce que nous l’avons tous encouragé ou laisser faire. Quand Dadis Camara aussi est arrivé, on l’a applaudi. Donc c’est la faute de tous les Guinéens.

A votre avis, par quoi devons nous commencer entre les élections législatives et présidentielles ?

Pour moi il faut commencer par les élections Présidentielles. Commencer par les élections législatives va nous retarder. Parce qu’il y a plus de 100 partis politiques. Cela veut dire plus de 12 mille candidats. On y passera trois ans au moins.

On fait d’abord les élections Présidentielles pour se débarrasser du gouvernement de transition et puis aller tranquillement aux législatives. A mon avis c’est incontestable : Présidentielles d’abord, législatives ensuite.

Y a-t-il pas de risques que le Président élu joue à sa faveur pour obtenir un énorme pourcentage au parlement ?

Je ne crois pas ! Puisqu’on a décidé de tout changer et d’évoluer positivement. Si on travaille bien sur la constitution, on change les règles, on réduit les pouvoirs du Président… cela n’arrivera pas.

Sur quelles priorités notre prochaine constitution doit-elle se baser pour instaurer une vraie démocratie en Guinée ?

Il faut baisser la limite d’âge des candidats. Il faut aussi limiter les mandats à deux au maximum.

Cela est-il suffisant pour empêcher le Président de la République, de s’accrocher lui aussi indéfiniment au pouvoir par des referendums ou des modifications de la constitution ?

Si c’est un vrai démocrate qui vient au pouvoir, s’il fait deux mandats, il partira. Il ne s’accrochera pas. Il y aura beaucoup d’autres moyens de servir son pays s’il en a envie. Mais cela dépendra de la culture que nous sommes entrain d’inculquer aujourd’hui en commençant à comprendre que le pouvoir c’est le peuple.

Cette ampleur que je vois aujourd’hui montre que nous allons réellement vers une vraie démocratie. Après un mandat, si le peuple n’est pas satisfait d’un Président, je suis sûr qu’il va pouvoir l’enlever.

Depuis beaucoup d’années vous êtes député au parlement Belge. Comment avez-vous expliqué à la jeunesse Belge les massacres en Guinée au cours de ces dernières années ?

Quand on a vu ces massacres et ces viols, les jeunes Belges se sont posés beaucoup de questions. Ils se sont demandés comment est-il possible qu’au XXIeme siècle des choses aussi horribles puissent être commises dans un pays qui se dit "Etat de droit".

Les jeunes de la Belgique se sont massivement mobilisés pour inviter la communauté internationale à réagir. En Europe, nous avons déjà mis en place des ONG pour soutenir les femmes victimes de viol.

Actuellement la coupe d’Afrique des nations (CAN 2010) se joue en Angola. Notre équipe nationale est absente à cette plus grande compétition continentale. En tant qu’ancien sportif, quels sont les problèmes de notre football ?

Nos joueurs ont assez de problèmes : ils ne peuvent pas combiner les études et le sport ; ils sont indisciplinés ; ils n’ont pas de bonne éducation ; ils ne mouillent pas leurs maillots pour la nation ; ils ne cherchent que l’argent, dès qu’ils sont riches, c’est fini, pour eux ils ont atteint leurs objectifs...

Que faut-il donc pour faire décoller le sport Guinéen, selon vous en tant que champion du monde ?

Investir beaucoup plus dans la formation et l’éducation pour avoir des talents dans 10 ou 15 ans. Arrêter d’accorder plus d’importance à l’actuelle équipe. La formation et l’éducation sont les bases fondamentales de tout.

Pour changer et faire évoluer le football guinéen il faut éduquer les jeunes, mettre en place des centres de formations…

Il faut donc faire une grande restructuration au saint de l’équipe nationale mais aussi au saint de l’encadrement qui est un système de corruption. C’est un énorme travail. Cela ne peut se faire que dans une vraie démocratie.

Pour avoir des sportifs de hauts nivaux, il mettre en place des structures et des centres de formation. Il suffit de s’y mettre. Il suffit d’avoir les moyens et les volontés. Au Fouta Djallon par exemple, on peut avoir des athlètes, des grands coureurs comme les Kenyans.

Vous avez été champion du monde au nom de la Guinée. Avez-vous l’espoir de voir un autre boxeur Guinéen battre le record ?

Evidemment c’est possible ! Il y a un vrai potentiel sportif en Guinée. Si on change, on aura des grands sportifs qui battront tous les records existants.

Avez-vous des projets de développement pour la Guinée ?

Oui ! J’ai beaucoup de projets de développement pour mon cher pays. Il y a 12 ans j’ai mis en place un projet qui s’appelle "Les 12 travaux de Lansana". C’est un projet de développement culturel, social, politique et économique. Il s’élargit dans toutes les régions administratives de la Guinée. Il touche également tous les domaines : agriculture, tourisme…

Tout est déjà mis en place. On attend juste qu’il y ait une vraie démocratie pour investir. C’est pour avoir la garantie de la pérennité des investissements. On ne voudrait pas qu’au lendemain de nos investissements, des hommes viennent avec des armes renverser le régime en place et tout remettre en question.

Actuellement, tous les regards sont tournés vers Ouagadougou. Des accords excellents ont été déjà obtenus. Mais l'éventuel exil du Capitaine Dadis est encore en discussion. Comment réagissez vous à cette crise qui touche aussi la junte ?

Un signe très fort a été donné le 15 janvier 2010 à Ouagadougou. Je pense très franchement qu’enfin la transition réussira dans l’apaisement, l’entente, la sérénité, la tranquillité… Mais honnêtement je ne crois pas au retour de Dadis Camara en Guinée.

Aujourd’hui la communauté internationale est contre son retour. Barack Obama a même frappé sur la table en disant qu’il n’est pas question qu’il rentre en Guinée. Je souhaite que les nations unies isolent toutes les personnes qui sont néfastes pour notre pays.

Maintenant que Dadis est dans un autre territoire, c’est une grande opportunité. Pour qu’il quitte ce territoire, il faudra l’autorisation de la communauté internationale. Je crois qu’il va y rester d’abord.

Vous quittez Conakry dans un climat d'incertitude. Avez-vous un message de fin pour vos compatriotes et les lecteurs ?

Je leur dirai que cette incertitude dépend de nous. Unissons-nous pour fonder une nation forte. Enterrons toutes les barrières ethniques. Mettons un terme au vote ethnique dans notre cher pays.

Apprenons à choisir notre leader par son programme. Ne choisissons pas un candidat parce qu’il est peulh, malinké, soussou ou forestier. Choisissons un candidat parce qu’il est compétant et capable de sortir notre pays de la misère.

Propos recueillis par Abdourahamane Bakayoko
Pour Africaguinee.com
Tel : +224 62 600 600

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19 janvier 2010 2 19 /01 /janvier /2010 07:03
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Après plusieurs jours de tractations, le forum des forces vives, faute de trouver un candidat unique et consensuel, a finalement soumis deux candidats au général de brigade Sékouba Konaté, Madame Rabiatou Sera Diallo du mouvement social, et Jean Marie Doré des partis politiques.


 
Le général propose lui, un trio, comme le CNDD, au 23 décembre 2009, un président et deux vices présidents ; là on a un premier ministre et deux vices premiers ministres, Jean Marie Doré, Rabiatu Sera Diallo, et le général Mamadouba Toto Camara.

 A suivre



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