Il dit aujourd'hui qu'il était contre la guerre, mais dans une interview retrouvée par Rue89, il justifiait l'invasion de l'Irak.
« Je me suis senti très seul dans ce pays de pensée unique, d'un seul coup. 80% de gens qui sont contre la guerre… » Dans une interview réalisée en avril 2003 par Marlène Belilos, journaliste à la TSR (Télévision suisse romande), Bernard Kouchner ne cachait pas sa position sur la guerre en Irak : « Comme c'est facile d'être contre la guerre, moi aussi je suis contre la guerre, surtout quand on ne vous demande pas d'y participer, surtout quand c'est loin de vous et que vous ne risquez rien. Facile ! “ (Voir la vidéo, d'une qualité assez mauvaise.)
Le fondateur de Médecins sans frontières critiquait la position de la France : ‘Brandir le veto était un peu enfantin face aux Américains.’ Des déclarations qui contredisent l'interview que l'actuel ministre des Affaires étrangères a accordé mardi à RTL, à l'issue de sa visite surprise à Bagdad : ‘Nous nous sommes distingués très clairement de la politique américaine et nous n'avons pas été partisans de l'intervention américaine et je crois que nous avions raison.’
(Ecouter le son.)
Au cours de cette interview datée d'avril 2003, il expliquait son agacement face au veto français par son amitié au peuple kurde : ‘Depuis vingt-huit ans, il demande la même chose : être libéré de Saddam Hussein. Je ne pouvais être infidèle à ces amis, à ce peuple qui m'a fait confiance.’
Parallèle entre le Kosovo et l'Irak
‘Qu'on arrête de me bassiner avec des gens qui n'y connaissent rien, avec le fait qu'on va chercher des armes de destruction massive. Ça fait exactement vingt ans qu'il en fabrique tout le temps Saddam, ça va ! , développait également Bernard Kouchner, s'opposant ainsi aux accusations de mensonge portées à l'encontre de l'administration américaine.
Répétant qu'il était’ contre la guerre, il ne cesse de faire le parallèle entre la guerre en Irak et celle au Kosovo en 1999 et dit qu'il souhaite la même issue : ‘Pour le Kosovo aussi, la guerre était illégale, parce que les Russes voulaient brandir le veto. Les bombardements de l'Otan ont commencé sans qu'il y ait de résolution, et après l'ONU a rejoint, ce que j'espère que l'ONU va faire également cette fois-ci.’
Et il invite ceux qui ne partagent pas ses opinions à laisser la parole aux Irakiens. Il ne doute pas qu'ils lui donneront raison : ‘C'est aux victimes de juger, on verra bien ce que dira le peuple irakien. En tout cas, je sais qu'au Kosovo, oui les bombes tombaient, mais les Kosovars disaient : Ce sont des bombes qui nous délivrent'.’
rue89.com
On peut citer aussi un article paru le 18 novembre dans Iloubnan; consacré aux attentes du monde arabe de la politique étrangère de la France; sous la conduite de Michel Alio-Marie; le journaliste n’ a pas manqué d’insister sur l’idée que tous ceux qui ont traversé la route de Bernard Kouchner pensent de lui. Chez les socialistes, il est devenu persona non grata; à droite la porte de l’ouverture s’est refermée; et ne semble pas s’ouvrir de sitôt; l’expérience de l’ouverture de Sarkozy, est un enseignement pour tous ceux qui seront tentés d’aller au-delà du centre; à l’ONU; sa position pro-américaine connue de tous; lui ferme définitivement les portes, d‘un poste de prestige qui l’obnubile depuis toujours; les ONG n’en veulent pas non plus; l’Amérique latine est passée pour aller vite à gauche; et sa présence à droite en 2007, lui ôte toute crédibilité; alors si Bernard Kouchner doit continuer à exister; il faut aller en Afrique; la jungle de la terre; notamment en Guinée; au Gabon; en Mauritanie, au Rwanda; où il rampe devant un sanguinaire-totalitaire, Paul Kagamé….; on y reviendra; lisez l’article paru dans Iloubnan :
www.iloubnan.info : La récente nomination de Michèle Alliot Marie au poste de ministre des Affaires étrangères français semble annoncer une amélioration des relations entre la France et le monde arabe. En effet, son prédécesseur Bernard Kouchner part avec une image ternie auprès des dirigeants arabes alors que MAM, elle, semble déjà s’être forgé une bonne réputation
lors de ces précédents postes. Explications avec Joseph Bahout, politologue et consultant permanent au Quai d’Orsay. Oui, effectivement Bernard Kouchner avait un peu brouillé son image dans le monde arabe et disons que le contact personnel ne s’était jamais vraiment produit entre lui et les dirigeants principaux dans cette région du monde où l’on sait que le rapport personnel, en fait, construit beaucoup le rapport politique.
C’était le cas avec par exemple les dirigeants du Golfe, essentiellement en Arabie Saoudite. C’était aussi le cas en Syrie, et dans certains pays du Maghreb arabe. Son image et son contact personnel étaient parfois même très largement désastreux. Cela a conduit probablement à une certaine coupure entre la France et ses partenaires traditionnels dans la région.
Iloubnan.info : Michèle Alliot Marie, elle, connaît bien les chefs d’Etat Arabes, on dit qu’elle en a impressionné plus d’un, est cela va faire avancer certains dossiers ?
Elle a une réputation de femme de dossiers, qui sait de quoi elle parle d’habitude et qui surtout, et c’est ça qui est important pour les dirigeants arabes, parle pour la direction politique de celui qui l’envoie. C’est à dire qu’elle est en phase avec la politique de son président, ce qui n’était pas toujours le cas de Bernard Kouchner. C’est une femme qui a une image, oui, assez forte. Elle l’a forgée lors de son passage au Ministère de la Défense.
Mais bon, il faudra voir aussi quelle sera la vraie marge de manœuvre dont elle disposera dans un poste dont on sait qu'il touche, dans le cadre de la Cinquième République, à un domaine très réservé de l’Elysée. Elle aura aussi un secrétaire derrière elle, Claude Guéant, qui va probablement garder les dossiers sur lesquels il a déjà la haute main, c’est à dire l’Afrique, peut-être des dossiers sensibles comme la Syrie et certains pays du Golfe.
Donc effectivement c’est un fort changement d’image, probablement une plus grande crédibilité donnée à la politique extérieure de la France, mais sur le fond ça ne changera pas grand chose dans la mesure où les grandes orientations sont données par le président de la République.
Iloubnan.info : Pour le Liban quelle est la situation ? Est ce qu’elle pourrait peser sur le TSL par exemple ?
Je ne pense pas que ça changera dans cette orientation là, cela changera peut être dans les détails de la relation personnelle. On sait que Bernard Kouchner se targuait, peut-être plus qu’il ne l’était, d’être très proche de la réalité libanaise, d’avoir des amis dans tous les camps. En fait il était bien plus l’ami de certaines personnalités ciblées.
Alliot Marie à un rapport plus dépassionné avec ce pays, un rapport qu’elle a forgé aussi en tant que ministre de la Justice et de l’Intérieur. Elle a des relations personnelles avec certaines figures de la politique libanaise mais qui ne vont pas jusqu’à l’amitié dont se vantait Bernard Kouchner, parfois peut-être à tort ou excessivement.
Elle connaît la réalité de ce pays. Sur le tribunal je ne crois pas du tout que c’est au niveau du Quai d’Orsay que cela va se jouer, mais plutôt au niveau du Conseil de Sécurité. Il me semble que le Tribunal aujourd’hui échappe largement à la volonté politique des uns et des autres
Iloubnan.info : On dit que Bernard Kouchner n’était pas très apprécié dans le monde arabe, est ce que c’est vrai ? Pourquoi ?
Jospeph Bahout:
