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Violences politiques -GUINEE-

26 novembre 2009 4 26 /11 /novembre /2009 13:23


Colonel Moussa Kéita, ministre secrétaire permanent du CNDD : « Après cinquante années d’indépendance, le peuple guinéen n’a pas encore connu le moindre bonheur »


Ouagadougou, 25 nov. (AIB) - Le chef de la délégation du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), la junte au pouvoir en Guinée place les considérations ethniques comme un gros problème dans son pays. Colonel et ministre secrétaire permanent du CNDD, Moussa Kéita accable les leaders de l’opposition et évoque aussi le rôle de la société civile dans le processus de sortie de crise dans l’entretien accordé à l’AIB, tout juste avant de rencontrer le médiateur Blaise Compaoré, ce mercredi 25 novembre à Ouagadougou.

AIB : A cette étape des négociations, de quoi allez-vous vous entretenir avec le médiateur ?
A notre 2è rencontre avec le médiateur, il a été soumis aux deux parties un document de référence. Donc, chaque partie a eu à sa manière à analyser ce document selon sa vision. Nous du CNDD et du gouvernement, nous avons jugé utile qu’il fallait se référer à celui qui nous a mandatés, en la personne de son excellence, le président de la République et président du CNDD, le capitaine Moussa Dadis Camara. Nous avons été prendre conseil auprès de lui, nous sommes revenus aujourd’hui pour ensemble entamer les phases de la négociation  si possible, la négociation directe avec les Forces vives.

AIB : Êtes-vous venus avec les représentants des Forces vives ?
Les Forces vives sont là, ils n’ont pas fait le même déplacement que nous. Nous, nous sommes les représentants du gouvernement que j’ai l’honneur de diriger en tant que chef de mission. Nous sommes venus au nombre de 12. Nous espérons entamer avec elles des négociations directes.

AIB : Quelles sont les revendications des Forces vives que vous écartez d’office ?
C’est un peu ridicule d’entendre ses soi-disant Forces vives, réclamer à cor et à cri le départ de Dadis Camara et du CNDD. C’est irresponsable. Qui connaît la Guinée et qui a suivi la Guinée dans son histoire, sa gouvernance depuis son indépendance jusqu’à maintenant, peut certainement dire quelque chose de raisonnable sur la Guinée. Ceux qui se disent les Forces vives, à 80% ont été des Premiers ministres et des ministres. Ils ont eu à des moments donnés à diriger la destinée de cette nation. Il est fort regrettable que ceux-là, qui aujourd’hui se tapent la poitrine au nom de la démocratie et du peuple de Guinée, ont été les principaux acteurs qui ont agenouillé notre pays, en confondant l’économie de notre pays à leur propre bien. Ce sont ceux qui se disent forces vives et qui réclament à cor et à cri le départ du CNDD.
Le départ du CNDD, ce n’est même pas négociable. Ils ont vu, ils ont trouvé le CNDD en place. Ils ont vu ce gouvernement déjà en place. Ce n’est pas à eux de demander le départ du CNDD.

AIB : Et la Primature, êtes-vous prêts à l’octroyer à l’opposition ?
Avant les douloureux événements que nous avons connus le 28 septembre 2009, le président de la République a eu la sagesse de tendre la main à l’opposition. Vu les ambitions politiques de chacun, le président a décidé de tendre la main aux forces vives. Il a demandé à ce qu’il y ait la mise en place d’un gouvernement d’ouverture, élargie à l’opposition. Jusqu’à nos jours, nous soutenons cette position du premier magistrat du pays. Une fois de plus, j’interpelle ces cadres des forces vives, qu’ils reviennent à de meilleurs sentiments et qu’ils mettent l’intérêt de la nation guinéenne qui a tant souffert au dessus de tout. Nous sommes prêts à tendre la main à ceux-là qui veulent venir travailler avec nous, mais dans l’intérêt supérieur de la nation.
Nous sommes prêts à nommer un Premier ministre de consensus, qui peut être issus de l’un des 96 partis politiques agréés en Guinée. Ceux qui se réclament de Forces vives font croire qu’ils représentent l’ensemble des partis politiques agréés alors qu’il ne s’agit que d’une dizaine de partis. Donc, nous sommes prêts à ce que le Premier ministre ait le profil souhaité par le médiateur, qu’il soit issu du consensus, de l’un des 96 partis.
Mais une chose est claire, c’est que les forces vives ne pourront jamais s’entendre sur le choix d’un candidat. Parce que les leaders politiques guinéens ont plutôt préféré l’ethnie pour leurs formations politiques. Tous ont fondé leurs partis sur des bases ethniques et régionalistes.

AIB : Vous parlez aussi d’Alpha Condé ?
Tous. Aujourd’hui, les choses ne seront pas faciles dans la mesure où chacun des leaders politiques souhaiterait que le futur Premier ministre soit issu de son ethnie.

AIB : A vous entendre, il ne reste que la société civile pour faire des propositions
C’est notre souhait le plus ardent, qu’il y ait la transparence et que celui qui sera choisi soit à mesure d’aider le CNDD, aider le président Dadis, aider la nation guinéenne à sortir de l’ornière.
Je ne cesserai jamais de rappeler au nom de son excellence le président de la République Dadis Camara qui est de bonne foi, qui a toujours prouvé son patriotisme, son attachement inconditionnel à la cause même de la patrie, à son nom, je demande une fois de plus aux leaders guinées de revenir à de meilleurs sentiments. Après cinquante années d’indépendance, ce peuple n’a pas encore connu le moindre bonheur.

AIB : Les considérations ethniques, c’est un autre problème ?
C’est le grand problème même.

AIB : L’armée est-elle concernée ?
C’est pourquoi j’ai toujours eu à mettre l’accent sur le chemin, sur l’exemple que l’armée a donné en choisissant Moussa Dadis Camara comme président de la République. Le président Dadis Camara est issu de l’ethnie minoritaire du pays. Mais nous l’avions choisi parce que nous avions voulu montrer aux Guinéens, qu’il ne s’agit pas d’être Malinké, Peulh ou Soussou pour diriger la nation, il s’agit d’être un patriote. C’est ça l’important.


Propos recueillis par Aimé Mouor KAMBIRE
Agence d'Information du Burkina

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