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Violences politiques -GUINEE-

30 août 2010 1 30 /08 /août /2010 11:57

alpha jm dore

Situation aussi ubuesque qu’inquiétante que celle de la Guinée… Après cinquante ans de descente aux enfers, le pays semblait promis à de meilleurs lendemains avec la tenue de la première élection présidentielle démocratique et transparente, le 27 juin dernier. Un premier tour fixé et organisé en un tournemain, une campagne électorale relativement sereine : bientôt ce pays, qui méritait mieux que les dirigeants qui se sont succédé à sa tête, allait renouer avec son véritable destin, celui d’une nation au potentiel inouï. Mais le rêve menace sans cesse de virer au cauchemar, comme si la funeste malédiction qui poursuit la Guinée refusait de se dissiper. Contestation, agitation en tout genre et manifestations ont accompagné les résultats d’un premier tour aux forts relents communautaires. Nombre de dirigeants politiques, pris d’une fièvre autodestructrice, se sont plu à jouer les pyromanes, soufflant sur les braises encore brûlantes des divisions ethniques, multipliant les menaces et les accusations. Au point que le général Sékouba Konaté a dû menacer de démissionner pour obtenir un relatif retour au calme entre un premier tour express et un second tour qui s’est (trop) longtemps fait attendre, avant d’être finalement fixé au 19 septembre.

 

La Guinée n’en est plus à un paradoxe près. Les deux hommes qui gèrent la transition, le général Sékouba Konaté et le Premier ministre Jean-Marie Doré, tirent le pays à hue et à dia. La Fontaine lui-même n’aurait pas imaginé couple plus improbable. Doré-la Carpe donne l’impression de s’accrocher à son fauteuil, multipliant les manœuvres dilatoires pour faire durer son bail : second tour fixé plus de deux mois et demi après le premier, proposition de réforme de la Constitution et du code électoral, diminution envisagée des prérogatives de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) au profit du ministère de l’Administration du territoire, qu’il contrôle, etc. Quant à Konaté-le Lapin, son empressement à céder la place, seriné en boucle et aussi étonnant puisse-t-il paraître, commence à lasser. La Guinée n’est pas une patate chaude dont il convient de se débarrasser au plus vite. Ces signaux pour le moins contradictoires envoyés aux Guinéens ne sont pas pour les rassurer. Le malaise et l’inquiétude sont palpables, les vieux démons planent toujours. Et il n’est nul saint, visiblement, à qui se vouer…

 

JEUNE AFRIQUE

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