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Violences politiques -GUINEE-

11 juin 2010 5 11 /06 /juin /2010 23:56

BENSEKOUSYLLA

Après plusieurs semaines d’absence, pour des raisons de santé, le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a regagné le bercail dans la soirée du lundi 7 juin. Notre reporter a profité d’une réception organisée pour célébrer ce retour, pour échanger avec Ben Sékou Sylla, qui a démenti la rumeur qui lui attribuait la démarche visant à reporter la présidentielle du 27 juin.

L’Indépendant : Bonjour M. le président, vous rentrez d’un long séjour passé à l’étranger pour des raisons de santé. Avez-vous retrouvez la forme ?

Ben Sékou Sylla : D’abord merci beaucoup. Je suis très ému par la présence de l’ensemble de la presse ici. Je me porte très bien, c’est pourquoi je suis revenu. Les médecins donc m’ont dit que je peux venir et je peux continuer mon travail tranquillement. Et je me porte donc très bien. Et vivement le travail demain matin.

Pourtant, monsieur le président, nous avions appris que depuis Paris, vous auriez téléphoné à votre vice-président, pour qu’il assure la relève, puisque vous vous sentiez mal ?

Je ne sais pas ce que je peux vous dire, parce que c’est tellement grossier. J’ai quitté Conakry comme toute autre mission. C’était pour le recensement des guinéens de l’étranger. Et donc les deux vice-présidents étaient absents. L’un était au Maroc et l’autre était au Mali. Le rapporteur du bureau était ici. Et donc j’ai signé en bonne et due forme un acte qui confie l’intérim à un membre du bureau, pendant que j’étais à Paris pour superviser le recensement des guinéens de l’étranger. J’ai profité donc de cela pour faire des visites médicales. Et ces visites médicales ont révélé la nécessité de rester à Paris encore pour des soins intensifs en rapport avec tous les soins que j’avais subis déjà à Abidjan et à Conakry ici.

 Et donc, il n’y a pas eu de départ précipité. Il y a eu un départ organisé. Et c’est pourquoi justement, durant tous les deux mois la CENI a travaillé sans relâche et vous avez constaté que les activités ont été bien menées. Au moment où je quittais, on était sur le recensement des guinéens de l’étranger. Au moment où je reviens nous allons distribuer les cartes d’électeurs. Alors imaginez-vous déjà le travail abattu par les collègues.

La semaine dernière, des rumeurs couraient comme quoi, vous aviez saisi le président par intérim pour lui dire que la CENI n’était pas techniquement prête pour organiser les élections le 27 juin. Est-ce vrai que cette démarche relève de vous ?

La réponse c’est qu’on aura des élections le 27 juin prochain.

Alors donc, si ces rumeurs ont circulé, ceux qui sont à la base de ces rumeurs auront pour leur compte. De toute façon, je ne sais pas si une rencontre privée avec le chef d’Etat a besoin d’être divulguée. Surtout que cette rencontre n’a jamais concerné ni le report des élections ni une quelconque initiative allant vers cette rumeur qui a circulé.

Comme vous, je ne sais pas d’où viennent les rumeurs, puisque entre le chef d’Etat et moi, en dehors de sa télévision qui était avec lui, en dehors des fauteuils, il n’y avait personne. Mais je pense qu’il faut savoir garder le cap. Et le cap c’est quoi ? Le dimanche 27 juin les guinéens vont aller aux urnes pour élire leur président de la République. Alors je pense que tous les guinéens, les filles et les fils se doivent aujourd’hui de se dire, oublions tout ce qui est rumeur, mobilisons nous pour que la date soit respectée.

Mobilisons nous pour que nous puisions donner l’exemple à l’Afrique et au monde. N’oubliez pas que dans la sous région, beaucoup de pays ont commencé le processus électoral avant nous. Mais nous allons partir avant eux. Souvenez-vous que des élections ont été créées partout et battons nous pour que ces élections soient un exemple.

C’est la première fois qu’un sommet France – Afrique invite un chef d’Etat issu d’un coup d’Etat, et la première fois que le président français reçoit en tête à tête un président issu d’un coup d’Etat.

Ça c’est une grande marque de confiance pour la Guinée. Alors dès lors qu’on a cette confiance pour la Guinée, nous qui sommes guinéens et responsables à quelque niveau que ça soit, nous devons sauvegarder cette confiance là pour que notre pays puisse sortir de l’ornière. Vous savez, nous souffrons beaucoup. Donc c’est cette élection qui peut nous ouvrir la porte comme les autres pays. La crise est partout. Tout le monde est entrain de faire des économies en Occident parce que la crise est là. Alors laissons les rumeurs nous avons un objectif : élire notre président. Il faut se recentrer autour des objectifs qui sont les nôtres. Et cet objectif c’est avoir un bon président élu par la majorité des guinéens. Le travail d’éducation et de sensibilisation de la presse ne doit pas aller dans le sens des rumeurs. Ça doit aller dans le sens des faits tels qu’ils sont relatés. Ce que je vous dis là est plus important que ce qu’on dit par "il semblerait que". Ça ne construit pas notre avenir. Ce qui construit notre avenir c’est ce que nous disons et ce que nous faisons.

Je vous remercie.


Propos recueillis par
Lansana Camara
L’Indépendant,

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