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Violences politiques -GUINEE-

7 juillet 2010 3 07 /07 /juillet /2010 23:19

 

FALL.jpgLe candidat du Front uni pour la démocratie et le changement (FUDEC) François Lounsény Fall, qui figurait parmi les favoris de la présidentielle, s’en est tiré avec un score quasiment nul. Mais, l’ancien Premier ministre reste serein et écarte toute idée de revendication auprès de la Cour Suprême. Entretien à chaud.

Le Démocrate : Monsieur le président, quels sont vos sentiments après la publication des résultats ?

François Fall : Vous savez que ces élections ont été organisées sur des bases communautaires, identitaires et ethnocentristes.

Allez-vous recourir à la Cour Suprême pour une éventuelle contestation ?

Je constate que les résultats obtenus par le FUDEC sont absolument dérisoires. Je dirais dérisoires dans la mesure où je vous ai expliqué, que c’est des fraudes et autres qui expliquent ce faible score. Mais je suis un démocrate, moi je ne suis pas venu en Guinée pour faire des contestations, ni pour faire la guerre. J’accepte les résultats qui ont été publiés.

Pensez vous que le verdict des urnes est à la hauteur des attentes ?

Ce qui est dommage, c’est qu’il y’a eu un clivage ethnique, vous avez vu les résultats. Il y’a eu un clivage ethnique, en ce qui concerne ces élections, et nous ne pouvons pas continuer sur cette voie. Il faut que l’unité nationale se renforce, et que les Guinéens votent pour un programme de société et non pour des ethnies. Parce que si on vote pour une ethnie, on n’est pas sûr d’avoir un bon président. Tout au long de la campagne, on a mis la population guinéenne en garde contre le vote ethnocentriste, contre le populisme, et contre le clientélisme. Ce sont ces phénomènes qui ont malheureusement joué. Mais j’espère qu’à l’avenir, les Guinéens se ressaisiront, et sauront choisir les hommes qu’il faut, pour que ce pays puisse redémarrer avec des hommes crédibles, des hommes compétents, des hommes expérimentés, et des hommes de bonne foi. C’est ce que je souhaite pour la Guinée.

Vers quel camp allez-vous maintenant vous tourner ?

Bon, alors vous savez, ça c’est trop tôt. Nous avons eu les résultats hier soir (vendredi, NDLR). Je pense que tous les états-majors sont en consultation. Nous allons consulter notre base, l’état-major va se consulter avec d’autres partis également, pour essayer de choisir entre les deux candidats. Mais de toutes les façons, le FUDEC est disponible pour faire avancer le processus démocratique. Nous ne serons pas là pour bloquer, nous ferons en sorte que nous ayons un président. Et nous pourrons à ce moment lancer un appel pour que nous ayons un gouvernement d’union nationale. Après, pour que tous ensemble, nous puissions remettre le pays sur les rails et faire un peu de développement sur ce pays.

Votre dernier mot ?

Mon dernier mot, c’est que c’est un moment historique pour l’avenir de la Guinée. Beaucoup qui sont morts, ont rêvé de voir la Guinée aujourd’hui avec des élections démocratiques. Ceux là n’ont pas vu ce moment historique. Beaucoup ont été tués, torturés, depuis des décennies en Guinée parce qu’ils réclamaient la liberté et la démocratie. Je pense à ces personnes, à toutes ces personnes qui ne sont pas là aujourd’hui. Et nous voudrons rendre un hommage à ces personnes qui ont versé leur sang pour que la Guinée puisse retrouver l’état de la démocratie. Evidement, la démocratie a souvent un coup très élevé, c’est ce qui a été payé par les guinéens. Maintenant que nous avons organisé ces élections dans le calme, je souhaite aussi que le deuxième tour se déroule dans la même atmosphère, qu’il y’ait du calme et la paix et que l’élection soit crédible et transparente, qu’il n’y ait pas de fraudes et que le président qui sera élu le 18 juillet, soit le président de tous les Guinéens. Un président rassembleur.


Propos recueillis par Hady et Abdoulaye Diallo
Le Démocrate

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