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Violences politiques -GUINEE-

18 juillet 2010 7 18 /07 /juillet /2010 13:52

Dr Fofana Fodé Oussou, pharmacien privé est Vice président chargé des Affaires sociales et Juridiques à l’UFDG ( Union des Forces Démocratiques de Guinée) dont il a été le  Directeur de campagne du candidat de ce parti, El Hadj Cellou Dalein Diallo.

Quel commentaire faites-vous des derniers résultats du premier tour de l’élection présidentielle ?

Avant les commentaires, il faut faire un devoir, c’est celui de remercier et de féliciter le général Sékouba Konaté qui donne l’occasion pour la première fois à la Guinée et aux Guinéens d’aller aux élections.On le félicite aussi pour le respect de son engagement.

Nous avons vu le jour des élections,  l’engouement qu’à suscité toute la population guinéenne d’aller voter. Donc il faut le remercier et le féliciter pour cela. Il faut aussi remercier et féliciter tous les militants, militantes et sympathisants de l’UFDG, les responsables à tous les niveaux. Il faut féliciter également le président El Hadj Cellou Dalein Diallo qui est parvenu à faire de l’UFDG le plus grand parti de la Guinée. Quarante pour cent (40%)  devant 24 candidats, c’est performant. Cela prouve à suffisance qu’une élection ne se prépare pas en un mois ou deux mois, elle se prépare pendant des années.

Il faut une stratégie pour aller aux élections. La première chose qu’il faut faire et qui est indispensable, c’est l’implantation du parti. Il faut reconnaître aujourd’hui que lorsqu’on dit que l’UFDG est le plus grand parti de la Guinée, nous le disons et nous pouvons le prouver que c’est le parti le mieux implanté en Guinée.

 L’UFDG est présente sur toute l’étendue du territoire national. Personne n’est surpris de voir l’UFDG comme étant le premier parti de la Guinée. Même les partis en course savaient que le premier parti qui avait les pieds dans les élections est bien l’UFDG. Les résultats reflètent vraiment la réalité des choses.

Beaucoup de personnes affirment que ce vote a été ethnique, quel est votre avis ?

Disons que ça dépend de ce que nous avons eu comme résultats. Chaque parti doit être capable d’analyser ses résultats. Le problème est qu’il est trop facile de dire que le vote a été ethnique, personne ne peut te dire aujourd’hui qu’elle est allée dans un bureau de vote et fait les sondages pour savoir le nombre de Malinkés qui ont voté pour les peulhs ou le nombre de peulhs qui ont voté pour les peulhs ou encore les Malinkés qui ont voté pour les Malinkés.

Nous avons quatre régions naturelles en Guinée, et tout le monde est persuadé qu’une ethnie à elle seule ne peut pas avoir 40%. Regardons les résultats par région ce que l’UFDG a eu. Dans la région de Kindia, Fria, Sangaredi, Conakry, nous occupons la première place. A Boké, nous sommes deuxième. En haute Guinée, nous sommes troisième, deuxième à Faranah. Dans la région forestière, on a été quatrième. Nous avons fait des chiffres records et performants sur l’étendue du territoire national.


Vous ne trouvez pas que ce sont les deux partis qui émanent des deux plus grandes ethnies ?

Je ne sais pas ça mais je suis convaincu que 40% veut dire tout simplement que ce sont tous les guinéens qui ont voté pour El Hadj Cellou Dalein Diallo. On ne peut pas avoir seul 40%. Si un candidat de la haute Guinée a eu 19 % et il a vu que ce taux ressort seulement de la haute Guinée,  peut considérer que le vote a été ethnique parce qu’il y a que ces militants qui ont voté pour lui.

 Nous avions été le premier parti à sortir de la capitale pour l’intérieur du pays jours avant les autres et nous avions été dans toutes les préfectures et sous préfectures de la Guinée. Nous avons expliqué aux guinéens que la Guinée est une famille et que personne n’a le droit de la diviser. Et El Hadj Cellou Diallo a expliqué aux guinéens que l’élection devait être un élément de réconciliation. Que pour l’élection, on n’a pas le droit de se taper dessus.


C’est quand El hadj Cellou Dalein Diallo a été à N’Zerekoré que les autres ont osé partir. Et quand il s’est adressé aux habitants de Koulé - village natal du capitaine Dadis Camara-  c’était vraiment pathétique. Cela prouve à suffisance que la Guinée devient un pays de rumeurs. Tous ceux qui disaient que la Guinée Forestière ne voulait voir aucun candidat était dans le sens de diviser la Guinée. Et la preuve en ait que nous avons eu la plus grande réception qu’on jamais eu à N’zerekoré, les gens de Koulé nous ont applaudit. On a été reçu à Siguiri, Kankan, comme pour prouver que la Guinée est une famille, et qu’elle peut se réconcilier avec elle-même.

Que pensez-vous des imperfections de la CENI ?

Il faut dire aujourd’hui que l’UFDG,  en tant que grand parti a adressé un mémorandum dont j’ai la copie, un mémorandum qui a fait un constat sur les élections, ça c’est la contribution de l’UFDG au niveau de la CENI. Il y a eu trop d’imperfections pendant ces élections. Un exemple parmi d’autres, comment voulez-vous que la CENI annule les résultats d’un bureau de vote tout simplement parce que le président de ce bureau refuse de signer les procès verbaux. Le vote est annulé parce que le président qui est désigné par la CENI et qui avait l’obligation de faire les procès verbaux prend la décision de laisser les urnes, les procès verbaux. Mais, il n’y a pas d’élections parfaites.

 Après les constats, nous avons proposé des solutions dans notre mémorandum. Si la CENI tient compte des solutions proposées, je pense que le second tour se passera dans de meilleurs conditions. Voilà,  l’UFDG au lieu de porter plainte, parce qu’il y a eu aussi des imperfections à notre niveau, dans la commune de Ratoma, de Matoto, Matam,  fait un mémo adressé à la CENI pour les aider à corriger les imperfections du premier tour.

Que pensez- vous de l’idée de faire épauler la CENI par le MATAP ?

Ecoutez, cela relève de la responsabilité du gouvernement de tirer toutes les conclusions, les leçons de ce premier tour. Et je pense que si le MATAP peut s’associer à la CENI pour que ces élections soient parfaites, nous n’avons aucun problème. Tous ce que nous souhaitons,  c’est qu’on ne trouve aucun alibi pour prolonger les élections. Déjà la Cour suprême va valider les résultats le 19 juillet, et à partir de là, nous avons deux semaines pour aller au second tour. Allons aux élections et que le meilleur gagne !

 On ne peut pas avoir même dans cent ans une élection parfaite. Que chacun apporte son appui à la CENI, le MATAP, le gouvernement, les journalistes…

Si les résultats provisoires sont confirmés par la cour suprême le 19 juillet, sans aucun doute, l’UFDG ira au second tour avec le RPG, est ce que votre parti est prêt à accepter les résultats des urnes quels qu'ils soient ?

Absolument, nous sommes des démocrates. Nous l’avons dit avant d’avoir les résultats du premier tour, on ne vient pas à une élection pour gagner coûte que coûte. Une élection se prépare. Si tous les guinéens décident  de ne pas voter pour toi, mais tu es obligé de t’incliner pour les résultats du peuple de Guinée. Une élection, ce n’est pas un décret. C’est ça d’ailleurs la démocratie, le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple.

On a fait un constat, nous avons tiré les leçons du premier tour, on s’est rendu compte que si nos militants avaient voté correctement, si on avait sécurisé les bureaux de vote comme il le fallait, s’il n’avait pas eu beaucoup de bulletins nuls, si on n’avait pas annulé les 109 bureaux de vote à Ratoma, si on n’avait pas annulé tout le dorsal de Matoto, on était capable de remporter ces élections dès le premier tour parce que nous étions le parti, le mieux préparé, le mieux implanté. Et je vous dis que l’UFDG est un appareil qui fonctionne de la base au sommet. Chacun a ses responsabilités et nous travaillons pour gagner ces élections.

Imaginez que l’UFDG va perdre ces élections, c’est un rêve pour ceux qui le pense. C’est vrai que l’élection reprend à zéro mais croyez moi que nous avons les 40% et ce sont des militants recensés, qui détiennent leurs bulletins de vote et qui vont encore voter même si on les éloigne de 150 km de leurs bureaux de vote. C’est des gens qui sont décidés et ils vont voter parce qu’ils considèrent que le président El Hadj Cellou Diallo a la compétence, la formation, il connaît la Guinée et il a la confiance des bailleurs de fond. Il est équitable et sera capable de faire la balance égale entre les ethnies. Quelque soit le candidat qui sera face au président de l’UFDG, il gagnera cette élection.

L’UFDG d’El hadj Cellou Dalein Diallo est perçu pour certains comme un symbole de continuité du régime Conté. Qu’en dites vous ?


El hadj Cellou Dalein Diallo a été ministre du Général Lansana Conté, il l’a exercé pendant une trentaine d’années. Toute sa vie durant, il l’a passée dans l’administration guinéenne. Il faut être passionné pour dire que tout à été mauvais au temps de Conté. Il n’était pas le président de la République. Il était Ministre sectoriel. Il faut le juger par rapport à ce qu’il a fait quand il était Ministre dans les différents Ministères qu’on lui a confiés. Il est parvenu en cinq ans à supprimer sur le réseau inter urbain tous les réseaux bac et les remplacer par les ponts durs, les ponts de Diani, Djélibakorô, Fatala, Tinkisso…Il a fait l’autoroute en 2X2 voies, la route internationale Kankan-Kouroussa, Kankan-Siguiri-Kourémalé-…, les radios privés, c’est lui, l’Internet également. Il a au moins de l’expérience.

On a deux candidats en lice au second tour, cherchons à savoir qui est qui, qui connaît la Guinée, qui a vécu en Guinée, qui a fait ses preuves en Guinée, qui a de l’expérience en Guinée ?

C’est pour cela que  nous sommes désolés de voir des gens dont on ne sait leur provenance,  demander à un parti politique qu’ils sont des représentants de la Basse côte et qu’ils viennent discuter pour obtenir 40% des postes ministériels. On dirait que l’élection en Guinée est une élection de la haute Guinée contre la moyenne Guinée. C’est une élection contre deux PARTIS POLITIQUES et non peulh contre malinké. Ma maman est de la basse côte, ce n’est pas un projet de société ça. Personne ne choisit sa maman. Il faut dire ce que tu es capable de faire pour la Guinée.

Par rapport aux alliances, qu’avez vous fait jusque là ?

Nous continuons à le faire, nous l’avons fait depuis qu’on a été premier. Il y a des candidats qui ont eu 0, …%, d’autres n’ont rien eu. Il faut les féliciter car ils se disent qu’ils peuvent être président de la République, ce n’est pas par plaisir qu’un candidat a versé les quatre cent millions de francs guinéens. Nous avons dit que la porte de l’UFDG est grandement ouverte. Nous allons faire des démarches vis à vis de tous les partis. Nous sommes un parti libéral, démocratique qui croit à l’homme, à l’initiative privée, qui va donner la possibilité à tous les guinéens de se développer.

Nous avons rencontré des partis, qui sont engagés à aller avec nous, nous avons discuté. Je ne peux pas vous donner la liste. Attendons les résultats de la Cour suprême pour savoir avec qui l’UFDG sera au second tour.

Votre mot de la fin

Ecoutez, il faut remercier et féliciter la presse guinéenne. Elle a toujours joué un véritable rôle, c’est pour cela je crois fermement que la presse ce n’est un pouvoir mais le pouvoir.

Vous nous avez toujours accompagné même s’il y a des sites qui racontent des histoires. Ce que vous allez faire et qui est fondamental c’est de lutter contre les rumeurs. Il y a deux candidats et non deux ethnies, ils sont tous des guinéens.

Propos recueillis par Naby Chérif et Ismael Camara

tamtamguinee

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